Le nu couché de Modigliani et la folie du monde
Parfois, je me dis que nous vivons dans un monde qui tourne à l’envers.
Pendant que notre «beau» fleuve St-Laurent devient le sombre portrait de notre époque faite de déchets…
Pendant que loin de nous, des réfugiés anonymes et abstraits parcourent les routes. À la recherche d’un meilleur ailleurs qui parfois, est intrinsèquement lié à la mort…
Au moment même où, partout sur la planète, on s’aime et on se désire en même temps qu’on se déchire et qu’on se détruit. Que la violence est partout inscrite au point ou nous finissons par ne même plus la voir…
Au même moment où toutes ces horreurs se déroulent, un peu comme dans un vieux film que nous aurions juste trop vu pour s’émouvoir encore de ces ficelles mal tirées par quelqu’un derrière un rideau invisible, on s’offusque ces jours-ci d’une peinture acquise aux enchères en moins de neuf minutes pour 170,4 millions de dollars par un chauffeur de taxi chinois devenu millionnaire…
Non pas pour le prix un peu dérisoire de ce qui devient ainsi la deuxième peinture la plus chèrement acquise au monde !
Mais plutôt pour ce quelle représente.
Une femme nue. Peinte par Modigliani il y a presque 100 ans !
Un nu artistique aujourd’hui jugé indécent par plusieurs médias anglo-saxons, NBC et le Financial Times (pour ne nommer que ceux-là!) ayant poussé l’absurde à ses limites en censurant ce que l’on ne saurait voir !
À mon avis, elle est là l’horreur ! Ou plutôt, l’indécence.
Dans cette hypocrisie d’une société qui ferme les yeux sur le pire. Et qui s’offusque de la vision du corps d’une femme.
Celle-ci fut-elle couchée sur une toile vieille de 100 ans !