L’énigme de la chambre 622, Joël Dicker
Il y a plusieurs années, j’avais vraiment eu un énorme coup de coeur pour Joël Dicker qui avec son premier livre «La vérité sur l’affaire Harry Québert» avait fait une entrée fracassante dans le monde de l’édition. C’est pourquoi mes attentes étaient somme toutes assez élevées lorsque je me suis attaquée à son plus récent, soit «L’énigme de la chambre 622».
Mais, comment je dirais ça donc? À part que le moins que je puisse dire, c’est que je suis restée assez mitigée suite à cette lecture qui s’annonçait de prime abord comme un roman policier banal.
L’histoire ici c’est celle d’un romancier qui en 2018, porte son attention sur un meurtre commis dans la chambre 622 d’un hôtel chic de Verdier en Suisse. La victime? Le directeur de l’une des plus grandes banques du pays, tué de deux coups de feu lors d’un weekend dédié à son élection. Le coupable de ce meurtre n’ayant jamais été démasqué depuis, le romancier de passage découvre qu’il n’y a plus de chambre 622 mais plutôt une chambre 621 Bis et décide donc de se pencher sur cette vieille histoire dans le but d’une part de trouver le coupable. Mais surtout d’en faire un livre. Et au passage, de faire l’hommage de son ancien éditeur décédé. Donc d’office, on se retrouve avec plusieurs niveaux de narration. Le temps de l’écrivain ainsi que la semaine précédent le meurtre. Mais aussi ? Quinze ans avant.
Ce qui s’annonce au départ comme un banal roman policier à la recette mille fois éprouvée, devient toutefois au fil des pages une histoire un peu rocambolesque, à la limite du burlesque. Ici, pas de héros mais surtout des personnages un peu benêts de dirais. Car alors que la direction de la banque s’était transmise de génération en génération au fil des ans à des membres de la famille Ebezner, le dernier de la lignée, Macaire, décide tout bonnement d’échanger ses actions avec un illustre et mytérieux inconnu répondant à l’improbable nom de Sinior Tarnogol. Pour de l’argent? Même pas. Tout simplement pour obtenir l’amour de la belle Anastasia.
Décidément, il n’y a que dans les romans qu’on peut voir ça non?
Avec cette intrigue, on se retrouve dès lors avec de faux anciens nôbles russes, des histoires de trio amoureux et de cocufiages, avec des gens de basses origines qui par le plus grand des miracles, se retrouvent soudainement tout en haut de la pyramide par les plus improbables détours. Mais aussi, avec une bonne au langage, disons-le, un peu étonnant, à la limite du ridicule sans aucun doute, et qui rêve en secret de son patron…
Qui est mort ? Qui a tué? Pourquoi? On découvre au fil des pages que ce qui s’annonçait comme une banale histoire prend des proportions absolument inimaginables. Et dont certains éléments apparaissent même à certains moments carrément invraisemblables. On en vient à se dire que c’est un peu le festival du retournement de situation au point de se sentir un peu étourdis par moments.
Bref, si je parle quand même de ce livre aujourd’hui, c’est que contre toutes attentes, je n’ai pas détesté. Du moins considérant les critiques qui dans l’ensemble n’ont pas été super top pour ce livre depuis sa sortie. Je pense que si comme moi vous aimez les histoires ou les personnages n’ont rien de héros, des histoires qui font preuves d’imagination et qui sortent du cadre (c’est un euphémisme de le dire!), vous apprécierez certainement vous aussi.
Je dirais que c’est un livre pour la distraction et pour se laisser surprendre avant tout. Cela en oubliant pas de mettre son cerveau à «Off» bien sur parce que la moindre réflexion quant au réalisme de cette histoire vous ferait décrocher en moins de deux. Chose certaine, il y a tellement de retournements et de révélation que ça m’a semblé pour ma part impossible de m’ennuyer.
Alors et vous ? Vous l’avez lu? Je suis vraiment curieuse de savoir ce que vous en avez pensé.