Les femmes peuvent-elles vraiment tout avoir ?
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Depuis quelques jours, la question à mille dollars fait rage dans les médias, à savoir vraiment, les femmes peuvent-elles tout avoir ? Carrière et famille ?
C’est que le débat fait rage depuis qu’en début de semaine, dans un article-témoignage publié par le magazine The Atlantic, « Why women still can’t have it all » (« Pourquoi les femmes ne peuvent toujours pas tout avoir »), Anne-Marie Slaughter, ancienne directrice de la planification politique du cabinet d’Hillary Clinton, raconte pourquoi et comment elle a échoué à concilier sa carrière et sa famille.
Bien sur, de tous temps je pense, les femmes se sont posées beaucoup plus de questions à ce chapitre que les hommes ! Et pour ce qui est de se culpabiliser de ne pas parvenir a être partout, nous sommes championnes, n’est-ce pas ? Et puis, la conciliation, n’est-ce pas le dilemme perpétuel des femmes aujourd’hui?
Pour ma part, je crois sincèrement que d’imaginer pouvoir réussir partout, c’est de la foutaise ! Vient toujours un jour ou l’on a d’autre option que de choisir. Et cela, ce n’est pas toujours pour soi mais bien souvent pour le bien de la famille que nous avons choisi d’avoir.
En ce qui me concerne, je me considère chanceuse ! Je travaille à la télévision (derrière l’écran bien sur !) et j’ai une patronne compréhensive pour qui le fait que je doive quitter tôt chaque jour n’est pas un problème. Mais je suis clairement consciente que cela ne serait pas nécessairement une option auprès d’autres patrons!
Et je sais par ailleurs que si ce jour venait ou je devais choisir entre un travail qui me plaît mais en ayant à renoncer à ma capacité actuelle d’être auprès de mon fils en fin de journée, clairement, c’est le côté professionnel qui se trouverait à écoper… Car ma réalité est que je dois faire quelque dix-sept heure de transport chaque semaine pour me rendre au travail et en revenir à temps pour aller récupérer mon fils à l’école. Le papa se chargeant lui, de le déposer à l’école le matin.
D’où cette conscience qui est la mienne que beaucoup de choses auxquelles j’aurais pu rêver dans ma vie… ne sont tout simplement plus une option !
Et c’est correct !
Mais il va sans dire que ce genre d’article, dans la veine de la sortie de cette américaine, Anne-Marie Slaughter, ne peut faire autrement que de me faire réagir ! Non, je ne crois pas qu’il soit possible de tout avoir dans ma vie de femme ! Du moins, pas sans quelques concessions !
Ou à moins encore de faire preuve de beaucoup beaucoup de créativité 😉
« Peut-être que les jeunes filles ne se demandent plus aujourd’hui si elles peuvent tout avoir, mais si vous vous posez la question, sachez que, bien sûr, vous pouvez tout avoir. Qu’allez-vous faire ? Tout, j’imagine. Il faut accepter que ce sera un peu bordélique et compliqué, et que rien ne sera jamais comme vous l’aviez imaginé, mais les surprises ont du bon. N’ayez pas peur, vous pouvez toujours changer d’idée. Je le sais, j’ai eu quatre carrières et trois maris » (- Norah Ephron, réalisatrice et auteure américaine qui est décédée cette semaine, dans un discours prononcé en 1996 et cité par Nathalie Collard de La Presse, ce matin)
On en parle vraiment partout ! Dans The Atlantic d’abord. Puis dans cet article de Rue89. Et puis ici. Puis dans ce blogue du Journal Le Monde. Et même ce matin, dans La Presse (l’article n’est pas encore en ligne sur Internet, j’indiquerai le lien en cours de journée !)
Je sais que tous mes lecteurs (surtout des lectrices je l’imagine !) ne commentent pas nécessairement mais j’aimerais beaucoup vous lire sur ce sujet !
Et vous, vous y croyez à cette possibilité de tout avoir ?
3 commentaires
Anonymous
Bonjour Marie,
Je crois que les femmes – surtout les jeunes femmes – peuvent tout avoir. Mais…, car il y a toujours un mais, ce « tout » ne sera pas complet à cent pour cent. Un peu de « tout » vaut-il mieux qu'un seul « tout » bien réussi ? Je ne sais trop.
Je crois que chacune a une réponse qui lui convient. Je sais que lorsque je travaillais à l'extérieur – lorsque les enfants étaient jeunes – je me sentais coupable à chaque fois que je devais déposer – le tout dernier – chez sa gardienne. Je voulais le voir grandir, dire des mots nouveaux, etc. Ce fut à tel point, que j'ai arrêté le travail durant quelques années. Lorsque les petits sont devenus grands, je n'avais plus cette culpabilité – ou si peu – cependant c'était la course pour ceci ou cela à chaque matin.
Nous sommes vraiment fortes, nous femmes, et physiquement et psychologiquement. Je me demande si un homme pourra donner autant pour concilier travail et famille. C'est certain que ces derniers aident à la maison – la plupart, du moins – mais ce n'est pas la même chose que nous femmes donnons.
Il n'y a pas de vraies réponses uniques, n'est-ce pas ?
Passe une belle journée,
Marie
Anonymous
J'ajoute un P.S. – Je me suis trompée dans la signature comme tu peux le constater.
Bien sûr que je voulais écrire,
Marjo
MARIE
Bonjour Marjo ! Je crois aussi que la clé, c'est d'accepter que ce soit à chacune de trouver la « recette » qui lui convient… Et de laisser tomber toute cette pression sociale qui nous dicte de « performer » partout. D'une part, bien sur, c'est impossible et puis, au final, on se retrouve à ne finalement « performer » nulle part ! Big Deal n'est-ce pas ? Et puis, je pense que nous les femmes, nous nous en mettons beaucoup sur les épaules ! Fort heureusement, les jeunes hommes s'impliquent de plus en plus dans leur vie de famille, allant même jusqu'à profiter pleinement du congé parental pour les pères qui est maintenant offert ici au Québec. Nous n'aurions jamais pu imaginer voir un père s'absenter du travail pour passer du temps avec ses jeunes enfants, il y a seulement 10 ans n'est-ce pas ?
Ça prend du temps, mais je pense que les choses peuvent changer. Mais clairement, il faut que les organisations deviennent plus consciente du fait que de nos jours, ce n'est plus tout le monde qui travaille à deux pas de la maison. Et ce n'est plus vrai que la mère est au domicile à s'occuper à temps plein des enfants alors que plus souvent qu'autrement, la vie fait en sorte que les deux parents ont une carrière, un emploi.
Et effectivement, il n'y a pas de réponse unique toute faite! Il faut trouver la sienne 😉
Une bonne journée à toi Marjo !!
Marie