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Les idées qui s’éparpillent

Depuis quelques temps – et j’ai comme le sentiment que c’est aussi évident qu’un bouton sur le nez – je ne parviens plus à écrire.

Est-ce par manque de mots pour dire les maux de l’époque? Ou encore, parce que dans le bruit ambiant, j’en viens à avoir cette impresssion que chacun cherche à crier plus fort que son voisin? Au point de ne plus parvenir à s’entendre penser soi-même?

Je ne saurais le dire.

Mais, une évidence s’impose quand même. Celle d’avoir constamment ce sentiment de n’avoir ni les bons mots, ni même le bon ton, pour parvenir à dire. Ou écrire. N’importe quoi qui ait pour effet d’empêcher l’engorgement des idées à la sortie. Un peu comme prises dans un goulot d’étranglement.

Et c’est ainsi que je commence un billet, interrompue à peine quelques minutes plus tard en me rendant compte que déjà, j’ai perdu le fil. Qu’à peine la deuxième phrase écrite, je devrais déjà en faire le sujet d’un autre billet. Un peu comme si les idées ne parvenaient plus à s’enraciner correctement pour que je puisse ne serait-ce qu’espérer quelque pousse que ce soit. Un peu, peut-être aussi, comme des papillons qui flotteraient autour de ma tête. Et que je ne pourrais que regarder passer, incapable de les attraper…

Est-ce que je ferme définivement mon blogue? Est-ce mieux, dans l’incertitude qui caractérise notre époque pandémique, de tout juste le laisser sur la glace?

Ou simplement en jachère, comme le disaient les vieux dans le temps…

Cela en attendant qu’un jour peut-être, le désir, et les mots surtout, reviennent me titiller l’envie… À condition, bien sur aussi, que le découragement ne m’ait pas complètement coupé l’envie d’ici là d’occuper cet espace abandonné depuis trop longtemps.

Même sur cela, je ne parviens pas à me fixer.

Alors j’attends et je laisse les jours passer. Ces périodes de 24 heures qui se convertissent à une vitesse quasi frénétique en semaines puis en mois.

La bonne nouvelle je pense c’est qu’au coeur de ce vide, j’ai d’une façon mystérieuse retrouvé mes pinceaux que j’avais eux aussi abandonnés depuis trop longtemps. Et je l’avoue, d’avoir ainsi retrouvé une énergie créatrice que je pensais avoir définitivement perdue depuis la nuit des temps, ça m’a apporté une certitude ultra réconfortante. Celle que les mots, eux aussi, finiront définitivement par revenir.

C’est écrit dans le ciel.

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