Les Maisons, Fanny Britt
En vacances, pleine de bonnes intentions (ou trop ambitieuse?), je suis partie avec, dans ma valise, rien de moins que trois livres ! Que bien sur, je ne suis pas parvenue à lire !Parce que, tout le monde sait ça n’est-ce pas? Les vacances, c’est fait pour improviser. Et que surtout, ça passe toujours trop rapidement !
N’empêche, je suis parvenue à lire le livre «Les Maisons» de Fanny Britt que j’avais sur ma table de chevet depuis quelques semaines déjà. Et dont le sujet – ce questionnement de savoir «Et si?». «Et si j’avais fait d’autres choix dans ma vie ?» «Et s’il n’était pas trop tard ?» – semblait comme, d’une certaine façon, en totale synchronicité avec mon état d’esprit du moment. Le genre de questionements qui nous taraudent probablement tous, un jour ou l’autre, alors qu’on aurait bien envie de tout envoyer promener.
Juste pour voir…
Ici, cette histoire, c’est celle de Tessa, 37 ans, en couple depuis 15 ans et mère de trois enfants, qui plus jeune, rêvait de devenir chanteuse lyrique. Mais qui, par la force des choses et, un peu au hasard des circonstances, comme c’est souvent le cas pour tout le monde j’imagine, est plutôt devenue agente immobilière.
Un jour, elle tombe par hasard sur l’amour de ses vingts ans alors qu’il met sa maison en vente à la suite d’une séparation. Cet homme qui, vingt ans plus tôt, après avoir tout changé en la révélant à elle-même, l’a alors laissée ravagée sous l’effet d’une peine d’amour dont elle ne s’est jamais vraiment remise. Une rencontre qui l’amène à se dire ce fameux et insistant «Et si?».
Bref! Entre les deux, un rendez-vous secret est alors pris.
Et l’histoire, elle réside en entier là. Dans ce court moment avant la rencontre pendant lequel Tessa se remémore ces années à chercher son ancien amoureux partout. Dans les chansons tout autant que dans les films, dans le hasard d’une rencontre comme dans un appel qui n’est jamais venu. Dans ce soin méticuleux qu’elle apporte au fait de choisir la robe qu’elle portera pour cette rencontre. Au soin qu’elle apporte, en parallèle, à préparer son départ pour ses enfants et son mari qui, même si elle ne doit jamais revenir, trouveront néanmoins ce qu’il faut pour souper dans le réfrigérateur….
Car Tessa en est convaincue! Cette rencontre sera forcément celle qui réactivera le tremblement de terre. Et inévitablement, tout volera en éclats sur sa vie, jusque là bien (trop?) rangée.
J’avoue que malgré quelques petites longueurs, j’ai plutôt aimé ce livre au style un peu fragmenté, fait d’aller-retour dans le passé de sorte qu’on découvre, tout autant l’histoire d’amour terminée trop tôt que la mort du frère, accidentelle, et qui laisse la famille entière ravagée.
Si en refermant le livre, j’ai eu un peu comme un sentiment d’inachevé – ou qu’il manquait quelques choses pour que je sois pleinement emballée – je découvre maintenant que les sujets abordés ont continué de résonner en moins, longtemps après la dernière page refermée. Les thèmes de la maternité et de ses contradictions (aimer follement ses enfants tout en se demandant ce qu’aurait été notre vie si nous ne les avions pas eu), le désir de tout envoyer promener (et de s’enfuir au bout du monde), les choix professionnels que l’on a pu faire un jour, sous l’effet des circonstances, tout cela étant un peu mes thèmes fétiches comme vous le savez sans doute déjà!
Au final, Tessa revoit cet amoureux de ses vingt ans et découvre que lui aussi à vieilli. Que l’image fantasmée qu’elle avait conservé de lui, un peu comme les vieilles photos aux couleurs maintenant délavées, s’est elle aussi un peu diluée. Ce qui lui permet finalement de faire enfin le deuil de cet amour de jeunesse. Terminé depuis bien longtemps sans qu’elle l’ait vraiment réalisé.
Bref ! Une belle lecture infiniment plus porteuse que ce qu’elle laissait d’abord présager.
Et vous? Vous l’avez lu?