Écrire,  les mots des autres

Les mots des autres…Écrire malgré tout

Crédit: IStock

Ces temps-ci, je me sens un peu perdue.

Pas le temps d’écrire. Trop de choses à faire. Et l’impression désagréable de perdre la tête, d’être continuellement à la poursuite  de mes mots. Me demandant «mais qu’est-ce que j’étais partie faire il y a quelques minutes ??»

Je me suis – enfin ! – trouvée un coach d’écriture qui donne des ateliers intensifs d’écriture ! Clairement, j’en suis rendue là dans ce projet d’écriture auquel je ne sais plus donner de direction qui vaille. Mais voilà, il me faut bien trouver le temps, pour cela aussi n’est-ce pas ?

Enfin bref ! Je suis tombée ce matin sur cet article du Nouvel Observateur dans lequel des écrivains donnent leurs meilleurs conseils aux écrivains en devenir…

 «Tu désires confier à des inconnus le soin de valider ce qui t’est le plus intime ? Tu réalises le malentendu…

Tu veux être un héros au milieu de tes semblables ? Tu te rends compte que c’est grossier…

Tu es décidé à tout miser sur l’absolu ? Tu as bien conscience que tu vas perdre…

Tu vas consacrer ton existence au beau ? Tu n’oublies pas que c’est du luxe…

Et tout cela uniquement par le choix de mots et de tournures de phrases : tu dois savoir que tout le monde, au fond, s’en fout.

Ayant tout cela en esprit, tu dois aussi te dire que tu ne produiras pas de livre qui te satisfasse. Qu’une fois le livre achevé, tu ne trouveras pas d’éditeur. Que si tu en trouves un, tu n’auras pas de presse. Que si la presse parle de toi, ce sera en mal. Que même si c’est en bien, tu n’auras pas de lecteurs. Ou quelques-uns, mais pas de prix, pas de traductions, et qu’à aucun moment tu ne ressentiras de satisfaction parce que rien n’est en mesure de rétribuer ce que tu vises en écrivant.

Si tu arrives à prendre conscience de tout cela et que tu veux continuer, vas-y. Mais ne t’arrête jamais, écris tout le temps, passe les moments de découragement, franchis les dizaines de pages nulles, les chapitres à refaire, les phrases à recomposer, traverse les journées désespérantes et la haine de toi, trouve ton bonheur dans le paragraphe qui n’est plus à toi, qui ne vient plus de toi, et qui pour cela est réussi. Parce que c’est à force de vouloir que tu arriveras à ce dessaisissement, cet abandon qui est le sens et la valeur de ton acte. Qui n’a plus rien à voir avec ton désir, mais qui est tout de même ce que tu cherchais, sans le savoir.

Enfin, je te dis ça, mais tu sais, on fait ce qu’on peut

(- Pierre Journe, auteur de La première Pierre)

Réconfortant que de réaliser que la traversée de certains déserts vient aussi avec le fait d’écrire !

2 commentaires

    • Marie

      Allo ! En lisant cela, on ne peut faire autrement que d’en conclure qu’il faut beaucoup beaucoup de volonté pour vouloir encore écrire, malgré les plus de 500 livres qui sont publiés chaque automne n’est-ce pas ? À tout le moins, je pense qu’il faut le faire pour autre chose que les sous ou que pour la célébrité. Juste pour soi. Et c’est déjà beaucoup 😉

      Marie xx

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