les mots des autres

Les mots des autres: Pascal Bruckner et la famille

Crédit: IStock

« Comment sortir de son enfance? Par la révolte et la fuite, mais surtout par l’attraction : en multipliant les passions qui vous jettent dans le monde.  La liberté, c’est d’additionner les dépendances, la servitude, d’être limité à soi. Je me suis allégé de ma famille en m’alourdissant d’autres liens qui m’ont enrichi. Avant même d’émettre un son, nous sommes parlés par nos parents, objet passif de leurs spéculations. Ensuite, malgré eux, ils rédigent la constitution de notre existence, nous attribuent tel goût, telle profession, projetant leurs propres désirs sur leur descendance. À quatorze ans, j’eus le sentiment terrible d’être piégé : ma vie commençait à peine, elle était déjà terminée. Je me mis à écrire pour ne pas être écrit par les miens. »

(- Pascal Bruckner, Le bon fils, p.109)

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