Les Souvenirs, David Foenkinos
«Il pleuvait tellement le jour de la mort de mon grand-père que je ne voyais presque rien. Perdu dans la foule des parapluies, j’ai tenté de trouver un taxi. Je ne savais pas pourquoi je voulais à tout prix me dépêcher, c’était absurde, à quoi cela servait de courir, il était là, il était mort, il allait à coup sûr m’attendre sans bouger.»
(-Les Souvenirs, David Foenkinos)
Le printemps dernier, c’est avec une excitation chaque année renouvelée que je me suis rendue assister à quelques-unes des conférences présentées lors du Métropolis Bleu, genre de «festival littéraire annuel» au cours duquel il est possible de côtoyer certains de nos écrivains favoris.
Et/ou d’en découvrir d’autres.
C’est ainsi que je me suis retrouvée à courir faire l’achat d’un livre de l’auteur David Foenkinos avant de me présenter à cette entrevue qu’il devait donner à l’animatrice Marie-Louise Arsenault pour l’émission radio Plus on est de fous, plus on lit. Pour ensuite, charmée, me mettre en file afin d’avoir moi aussi ma copie autographiée de cet auteur que je n’avais encore jamais lu !
Et je dois avouer que je suis tombée sous le charme de cet auteur qui sait raconter comme personne les petites choses de la vie. De la rencontre de ses grands-parents qui avaient un jour dansé lors d’un bal au cours duquel tout le monde avait alors pu constater l’harmonie de leurs genoux… «Ensemble, ils étaient comme une rhapsodie des rotules» dira d’ailleurs l’auteur au sujet de cette rencontre!
À coups de flashbacks – les funérailles du grand-père constituant l’élément déclencheur – nous découvrons donc cette grand-mère qui eut un enfant, puis un deuxième. Avant de mettre au monde un mort-né dont elle allait donner le même prénom au suivant.
Michel, le père de l’auteur.
Puis la mort du grand-père et la décision prise par les enfants de «placer» cette grand-mère ravagée par le deuil. Mais qui contre toutes attentes, un peu comme si dans un dernier sursaut, elle avait retrouvé l’inconscience de ses vingt ans, décide alors de fuguer afin de retourner sur le chemin de son enfance. Un «road-trip» auquel se joint l’auteur et petit-fils de la dame pour la reconquête d’une vie qu’elle a l’impression d’avoir laissée inachevée…
J’ai vraiment découvert David Foenkinos avec ce livre dont l’écriture est fluide, légère, parfaite. Certains passages m’ont profondément touchée, un peu comme si un peu étrangement, ces souvenirs avaient été les miens. Et en filigrane, le passage du temps, les deuils, la mort.
Mais surtout, la transmission et ce goût des origines qui nous apparait tous un jour ou l’autre de nos vies comme un élément essentiel de notre identité.