Les vagues
«Si elle avait un cerveau, la vague pourrait se voir unique, indépendante, et d’une certaine façon ce serait vrai: prenez une photo de l’océan en plan large, et choisissez une vague. Regardez bien: parmi des millions, il n’y en a pas deux comme elle, de la même dimension, de la même hauteur, de la même forme, avec les mêmes rides formées par l’eau à sa surface… Elle est absolument unique. Et pourtant, cette vague est indissociable de l’océan, elle constitue l’océan et l’océan la constitue. D’une certaine façon, elle est l’océan. (…)
Si je suis une vague, c’est sans doute agréable, valorisant, de me sentir une vague unique, de me sentir exister indépendamment de tout, je peut être fière d’être une belle vague… Et…si je cesse de m’accrocher à mon identité de vague, si je la laisse se dissiper, si j’accepte de la laisser mourir, alors je vais progressivement, lentement, me mettre à ressentir que je suis l’océan. Alors je deviens pleinement l’océan et…ouahou…c’est fort d’être l’océan…
Il but une gorgée avant de reprendre calmement.
Mais si la vague est séparée de l’océan, elle disparaît, elle meurt pour de bon. Elle ne savait pas que l’océan, c’était elle.
(«Et tu trouveras le trésor qui dort en toi», Laurent Gounelle»