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L’éternel sentiment de culpabilité des parents…quand on se compare, on se console

Pixabay

Parfois, je me dis que devenir parents, c’est un peu comme d’accepter soudainement d’entrer dans un monde constitué de paradoxes.

D’une part, vous constaterez que jamais plus votre vie ne vous appartiendra totalement. Mais surtout, il faut dès lors accepter de ne jamais se sentir « assez »…

Assez présente pour ses enfants. Assez disponible pour le patron. Définitivement, vous n’avez plus du tout assez de temps pour les 5 à 7 du jeudi. Ainsi que pour les amis que vous en viendrez à caser à votre agenda, histoire de ne pas les perdre définitivement de vue.

Et très clairement, vous ne serez jamais plus au bon endroit. Au bureau quant vous auriez envie d’être avec vos enfants. À la maison avec un enfant malade alors que vous devriez être en réunion.

Bref! Le vertige continuel sur la corde raide de ce qui est sans doute l’impossible conciliation.

Pour ma part, j’ai trouvé très difficile d’accepter ce sentiment de n’être jamais « assez ».  Mais au fil des années, je l’avoue, la frustration a fini par céder le pas à la colère à certains moments. Cela en constatant un beau jour que malgré le fait qu’en tant que parent, on passe notre vie à courir de tous bords, tous côtés afin de parvenir à tout concilier, le message que l’on continue d’entendre c’est « Ah vous savez! Le parents d’aujourd’hui…. ils ne passent plus assez de temps avec leurs enfants ! Ils ne les éduquent plus correctement. Ils font passer leur carrière avant leurs enfants….Tous des égoïstes! »

Le message sous-jacent semblant bien sur être que dans le temps de nos parents, c’était donc tellement mieux n’est-ce pas ?

Et trop souvent, il faut bien le dire, ce message ne provient pas toujours de ceux qui ont été parents il y a des décennies. Mais plutôt d’autres parents, de voisins ou de connaissances. Chacun ayant donc le chic pour critiquer la façon de faire des autres! À preuve ! La masse de forums dédiés sur internet à la maternité. Des lieux ou on assiste trop souvent à des luttes dignes de Titan entre parents à la maison et ceux qui – O sacrilège! – osent avoir des envies professionnelles ! Mais aussi, entre les mères qui allaitent et celles qui pour une raison ou une autre, ont plutôt choisi le lait maternisé. Entre celles qui vantent les vertus des couches lavables vs celles qui – inconscientes de l’environnement –  préfèrent les couches jetables…

C’est pourquoi ce matin, en tombant sur cet article de Slate, j’ai littéralement eu envie de crier « Halleluja! » Cela en lisant que selon une étude effectuée auprès de plus de 120,000 répondants de onze pays dits-riches, il semblerait que les parents d’aujourd’hui passeraient dans les faits beaucoup plus de temps  avec leurs enfants – en moyenne deux fois plus – que ceux qui étaient parents dans les années soixante.

La chose peut bien sur sembler paradoxale au premier regard alors qu’on se demande bien comment les mères d’aujourd’hui qui, dans l’ensemble travaillent à l’extérieur, peuvent dans les faits passer plus de temps avec leur progéniture que leurs parents dont les mères dans l’ensemble demeuraient elles à la maison. Mais j’ose imaginer qu’on ne parle pas ici de simple présence à demeure alors que les enfants sont à l’école ou en train de jouer dehors avec les petits voisins.

Mais réellement de temps passés ensemble.

Car si chez-nous, nous amenons souvent notre fils au cinéma ou dans quelques autres activités familiales, je n’ai pas souvenir pour ma part que ma mère nous ait emmenés, mon frère, ma sœur et moi au cinéma par exemple. Et, si l’Homme de la maison et moi avons emmené avec nous fiston, alors âgé de tout juste cinq ans, avec nous à Cuba il y a quelques années, je n’ai pas souvenir de quelques voyages familiaux que ce soit lorsque j’étais moi-même enfant.

Autre temps, autres réalités j’imagine ! Car à l’époque bien sur, lorsque les parents étaient ensemble, c’était bien souvent sans les enfants.

Mais la vérité je pense, c’est qu’aujourd’hui, les pères s’impliquent sans doute un peu plus dans la vie de leurs enfants. Et cela, du moment de la grossesse à l’éducation des enfants en tant que tel. Mais surtout, on ne peut nier le fait que de nos jours, une implication plus intensive dans la vie des enfants me semble vraiment plus fortement valorisée qu’elle ne pouvait l’être dans les années soixante.

Tout cela bien sur en étant consciente que c’est loin d’être la réalité partout sur la planète. Et qu’en ce sens, je vis sans doute dans une réalité dans laquelle je peux me considérer choyée. Chanceuse de pouvoir choisir. Mais surtout, que l’Homme de la maison ait ici cette option d’être le père significatif qu’il souhaite être auprès de notre fils.

Quoi qu’il en soit, en ce qui me concerne, fini la culpabilité !

Pour cela aussi je n’ai probablement plus « assez » de temps! Trop occupée à demeurer en équilibre sur ma corde raide !

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