L’oeuf ou la poule?
Depuis quelques temps, je me questionne.
Est-ce que nous provoquons réellement les événements par nos pensées? Comme beaucoup le prétendent ? Un cancer, une maladie ou un accident par exemple. Ou si nous les sentons plutôt venir.
Comme une évidence déjà inscrite dans le ciel…
Questionnements existentiels depuis la nuit des temps s’il s’en trouve! Du genre que je serais pour ma part tentée de classer dans la même catégorie que l’indémodable «L’oeuf ou la poule?»…
Au café ce matin, je demandais à la toujours souriante jeune femme que tout le monde connaît ici dans la boîte – parce qu’elle même, d’une façon inexplicable, arrive à se souvenir du type de café spécifique à chaque personne, et cela, malgré que nous soyons littéralement des centaines à passer chaque jour devant son comptoir – des nouvelles de sa collègue, Houda. Cette dernière, mère monoparentale au début de la trentaine ayant appris récemment qu’elle était atteinte d’un cancer du sein. Avec tout ce que cela implique d’inquiétude pour sa santé bien sur! Mais pour ses finances forcément aussi !
Je lui demandais ainsi donc comment sa collègue allait. Et de là, elle s’est mise à me dire que comme il y avait eu des cancers du sein dans la famille de Houda, cette dernière disait toujours
«- Je vais l’avoir aussi! Je le sens bien!».
Ce à quoi sa collègue lui répondait toujours:
– «Cesse de dire ça ! Tu l’auras pas !»
Et comme une évidence, j’ai alors eu ce réflexe de me demander si, vraiment, nous avions ce pouvoir d’ainsi provoquer ces événements, du simple fait de notre pensée, de nos paroles. Ce qui, si cela était vrai, m’apparaîtrait la plus grande injustice de l’univers! La vérité étant qu’on a beau se dire qu’on va gagner le million, que cette fois-ci, on le tient le billet gagnant ! J’attends personnellement toujours de pouvoir mener la grande vie ! Et cela, malgré tous ces billets de loto que j’ai pu me procurer dans ma vie ! Chaque fois, en me disant «Et si?»
En vain !
C’est donc dire qu’à cette «immuable loi de l’univers», les événements négatifs se produiraient du simple fait qu’on en parle ou qu’on y pense. Alors que le bien lui, choisirait ses bénéficiaires ?
Foutaise!
Pour ma part, je me demande parfois si ces événements, on ne les sent pas tout simplement venir. Comme une évidence dont nous percevrions par moment le reflet. Ou, un peu, comme l’ombre que le passage d’un nuage laisse percevoir lorsqu’il passe devant le soleil…
Je ne peux ainsi m’empêcher de penser à ma mère qui au début de la quarantaine, a décidé de retourner aux études pour poursuivre des études universitaires.
Son domaine d’études à l’époque ?
La gérontologie auprès des personnes âgées atteintes de Parkinson.
Elle qui rêvait de la retraite pour voyager a du quitter son emploi avant le moment prévu. Un diagnostique de Parkinson lui étant tombé dessus au début de la soixantaine.
Soit vingt ans plus tard…
Un autre exemple?
Ma cousine, Kat, psychologue dont j’ai d’ailleurs déjà parlé sur mon blogue. À l’Université, elle a d’abord choisi de se spécialiser auprès des clientèles de jeunes femmes déficientes intellectuelles. Cela avant de changer de champs de spécialisation pour différentes raisons, mais en psychologie toujours. Elle et son mari ont toujours voulu avoir des enfants. Grands voyageurs, c’était une évidence pour eux que l’arrivée des enfants n’allaient donc pas enfreindre leur goût du voyage: étant convenu d’avance que les enfants feraient partie intégrante de leurs projets futurs.
Mais voilà. Béatrice est arrivée. Et quelques mois plus tard, un diagnostique pour la petite cocotte qui était vraisemblablement atteinte du FOX G1, une maladie génétique extrêmement rare qui occasionne des retards moteur sévères, la microcéphalie, des convulsions, spasmes, problèmes de langage, de motricités…et j’en passe, parmi bien d’autres de ces conséquences qui riment avec tremblements de terre pour n’importe quelle famille que cette situation peut avoir pris pour cible.
Béatrice n’a pas atteint ses trois ans. Mais son court passage a clairement eu, dans la vie de ma cousine et de son mari, la puissance de ces cataclysmes qui ont le pouvoir de tout redessiner.
Je le répète ici! Kat avait d’abord «choisi» de se spécialiser auprès des jeunes femmes déficientes intellectuelles.
En repensant à tout cela et en tentant de mettre les unes à côtés des autres ce qui ressemble à des pièces de puzzle disparates, je me demande parfois si ces événements, on ne les sent pas tout simplement venir. Comme une évidence dont nous percevrions par moment le reflet. Ou, un peu, comme l’ombre que le passage d’un nuage laisse percevoir lorsqu’il passe devant le soleil…
Pour qu’on puisse s’y préparer ?
Vraiment, je n’en sais rien.
Mais je ne peux m’empêcher de me demander; l’oeuf ou la poule ?
Lequel vient en premier ?
Lequel cause l’autre ?