Ma soeur, mon frère, nécessairement des amis ?
La famille berceau de tous les enfers ? C’est du moins ce qu’a un jour affirmé l’auteure Nancy Huston dans un entretien ou elle faisait la promotion de l’un de ses livres, Infrarouge...
Et une vision, qu’en jetant un regard sur mon histoire familiale, je serais bien tentée d’adopter aussi alors que je me suis bien souvent demandée si quelque part, la famille n’était pas ce que Dieu avait trouvé de mieux pour nous obliger à entretenir des liens avec ces personnes avec qui autrement…nous n’aurions rien commun.
Combien de fois en effet, alors que pour des rassemblement de famille, je me suis retrouvée en présence de ma soeur et de mon frère, ne me suis-je demandée comment il était Dieu possible que des êtres aussi dissemblables puissent venir de la même famille ?
Et bien à ce qu’il semble, je ne suis pas l’unique personne à m’être posée la question puisque selon certaines études menées par des cliniciens, près d’un adulte sur deux serait en conflit avec son frère ou sa soeur. Ou les deux ! Et s’en culpabiliserait. Alors que la source du conflit pourrait bien n’être qu’une banale question…de nature. (Source: L’Actualité, 1er mai 2012)
En effet, en lisant le dernier numéro du Magazine L’Actualité qui est présentement en kiosque, je suis tombée sur une entrevue de la psychothérapeute new-yorkaise spécialiste des relations frères-soeurs, Jeanne Safer, dans laquelle elle parle de son dernier livre portant justement sur les relations familiales plus souvent qu’autrement conflictuelles. Ainsi, dans «Cain’s Legacy: Liberating Siblings From a Lifetime of Rage, Shame, Secrecy and Regret», l’auteure aborde de front les relations entre ces gens qui ne sont pas faits pour être ensemble, ne s’entendent pas, n’ont rien en commun.
Mais qui surtout, redoutent littéralement de se retrouver dans la même pièce.
Bien sur, il peut sembler un peu tabou encore aujourd’hui d’avouer que nous n’avons absolument rien en commun avec nos frères et sœurs ! Ce qui fait en sorte je pense que plus souvent qu’autrement, c’est motus et bouche cousue lorsque vient le moment d’aborder le type de relation (ou de non relation !) que nous avons réussi à établir avec les membres de notre famille… Alors que partout ailleurs, et autour de nous, les gens nous donnent cette impression d’être proches des leurs. Générant au final une espèce de culpabilité que l’on préfère taire…alors que selon Jeanne Safer, cette rivalité serait tout simplement innée entre toutes les espèces… À ce titre, elle cite en exemple le cas des fous à pieds bleus qui tentent de jeter hors du nid leurs frères ou encore, les manchots de Magellan qui nourrissent un seul de leur petits…
Ça donne à réfléchir…
Ajout: L’article de L’Actualité a depuis ma chronique été mis sur Internet. Vous le trouverez ici.