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Mal de mère: Le Top 3 de mes coups de cœur littéraires dédiés à la mère, 3 de 3

En cette journée de la fête des mères, nous voici donc avec ce troisième volet de mes coups de cœur littéraires portant sur le thème de la mère. Celui-ci ne se prétendant scientifique d’aucune façon ! Car clairement, ce sont des dizaines d’autres livres dont j’aurais pu parler ici tant le thème de la relation à la mère est riche et porteur lorsqu’il est question littérature !

D’autant plus si celle-ci, la mère est un peu cinglée. Et ou un peu perturbée !

Avec « C’est le cœur qui meurt en dernier » c’est un peu à un désir de réconciliation que semble s’adonner l’auteur, Robert Lalonde avec sa mère, après la mort de celle-ci.

Ce livre, j’en avais parlé tout juste ici.

Ce livre, donc, c’est un peu un huis clos entre l’auteur et sa mère qui s’adresse à elle comme si elle se trouvait devant lui. Cette femme qui, comme ce fut sans doute le destin de beaucoup de femmes à cette époque des années 1950-60, se retrouva épouse, mère, puis femme de maison alors qu’elle aurait aspiré à tellement d’autres choses. Et qui à la fin de sa vie, répétait sans cesse et presque comme une litanie, « J’ai été qui, j’ai été quoi, peux-tu me le dire? »

«J’émerge, essoufflé, d’un rêve où tu t’adressais à moi dans une langue inconnue. Inquiète, énervée, volubile au-delà de ton accoutumée, tu cherchais à me confier le fin mot de ton histoire, la réponse enfin à ta question lancinante – «J’ai été qui, j’ai été quoi, peux-tu me le dire?» – mais arrangée dans un charabia inintelligible, où revenaient sans finir, comme le refrain traînant d’une complainte, mes trois prénoms, chantonnés tristement, à la manière des prières que je marmonnais autrefois sans comprendre ce qu’elles voulaient dire.» (C’est le cœur qui meurt en dernier, Robert Lalonde)

Un livre que très clairement, l’auteur portait en lui depuis très longtemps et qui a du attendre le décès de la principale intéressée pour se faire. Non pas pour en faire un règlement de compte. Mais plutôt pour tenter de se trouver lui-même à travers le portrait de cette mère qui a pu sembler avoir été piégée dans un destin qu’elle n’avait pas choisi.

«C’est moi, bien sûr, qui me pose à moi-même, en plein cœur de la nuit, la question suppliciante. C’est ma voix dans la tienne qui psalmodie Joseph, Serge, Robert, espérant que ces trois-là répondront à l’appel et articuleront à ma place une réponse claire, nette, définitive à ta grande question «à cent piastres». Quelque chose comme: «J’ai été celui qui a eu raison de t’aimer, puis raison de te haïr et de m’enfuir, raison de faire ma vie loin de toi, et finalement raison de rentrer, même s’il se fait tard.» (C’est le cœur qui meurt en dernier, Robert Lalonde)

Je n’avais jamais lu Robert Lalonde avant ce livre. Depuis, je me dis qu’il me faudrait bien me plonger dans ses autres bouquins, complètement charmée par un style poétique qui résonne particulièrement pour moi.

Un coup de cœur ! Très clairement !

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