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Mères un jour…

Crédit: IStock

Demain, dimanche, ce sera la fête des mères!

Ici au Québec du moins ! Car en France notamment, ce ne sera que le 26 mai !

N’empêche ! Chaque année, cette journée m’incite une ou deux réflexions au sujet de la maternité.

Ainsi, il y a quelques jours, je lisais, sur un autre blogue, un billet sur la culpabilité, ce sentiment qui semble devoir venir en extra avec le fait de devenir mère.

Laquelle d’entre nous, en effet, ne s’est jamais sentie coupable de quelque chose me suis-je alors demandée.

En lisant ce billet, je me suis rappelée les premiers temps ou je suis retournée au travail après la naissance de mon fils. Six mois plus tôt que prévu parce  – la Loi de Murphy ayant sans doute quelque chose à voir là dedans ! – j’ai alors obtenu un poste dans la boîte ou je travaille encore aujourd’hui. Alors que j’étais temporaire depuis des années.

Et que je n’étais même pas certaine d’avoir un travail au retour…

Je me suis rappelée ces premiers temps donc ou je me sentais coupable de ne pas être avec mon fils lorsque j’étais au travail. Coupable d’être à la maison alors que j’aurais du être au travail. Coupable de le laisser, lui, dans les mains de celle qui n’était alors qu’une étrangère. Coupable d’avoir envie de me réaliser professionnellement. Coupable de me sentir presque soulagée, à certains moments ou je me suis sentie dépassée par les événements,  d’avoir cette chance presque honteuse – mais certainement inavouable ! – de pouvoir prendre un peu « d’air » à l’extérieur de la maison ….

Bien sur, au fil du temps, la routine s’est installée. Et « l’étrangère » est devenue presque une « deuxième moi » en qui j’avais tout à fait confiance.  Sauf que demeurera peut-être toujours en moi ce sentiment de regret d’avoir peut-être manqué quelque chose…. Cela même si bien sur, je suis tout à fait consciente que quel que soit le choix que j’aurais pu faire, je me serais probablement tout de même sentie coupable de quelque chose.

Et que j’aurais tout de même eu ce sentiment de passer à côté de quelque chose…

Mais un fait indéniable demeure ! Et c’est qu’aujourd’hui, c’est fou comme nous pouvons culpabiliser les mères ! Pas assez ceci. Trop cela. Celles qui ont de l’ambition se font reprocher de ne pas vivre juste pour leurs enfants. Celles qui sont présentes se font dire qu’elles mettent leur vie en veilleuse. Qu’elles ne pensent pas à leur avenir. Celles qui envoient leurs enfants en garderie se font dire, à mots à peine couvert, qu’elles sont responsables des problèmes psychologiques de l’humanité !  ! Et quoi d’autre encore ?

« Quoi ? Tu n’allaites pas ? Loin de moi mère indigne ! »

Et puis, qu’un fou armé tire sur une classe d’enfants aux États-Unis et on se demandera immédiatement quel genre de mère il a pu avoir pour être aussi troublé… Comme si par défaut, les mères étaient responsables du sort de l’univers: de la misère dans le monde comme de la baisse des insectes en Amérique du sud !

Quoi ? Vous ne saviez pas ? Ben oui ! Il paraît que… (je blague bien sur 😉

La vérité c’est qu’un enfant, ça ne vient pas avec un manuel. On fait de notre mieux. Et pour un enfant, je préfère croire que le mieux sans doute, c’est une mère même imparfaite, que pas de mère du tout (à quelques exceptions près peut-être!).

****

Nous sommes bien souvent tentées de penser que du temps de nos mères, les choses étaient beaucoup plus faciles. Qu’elles n’avaient pas à choisir alors que le rôle de chacun était bien défini.

En discutant avec cette cousine de ma grand-mère que j’ai retrouvée récemment, conversations au cours desquelles j’ai appris bien des choses que j’ignorais, sur mon arrière-grand-mère Lucienne notamment, sur son enfance, ainsi que sur ses parents surtout, j’ai pris conscience d’une chose.

C’est qu’alors que nous sommes bien souvent tentées de penser que nos vies modernes nous imposent aujourd’hui, à nous les mères, des choix et des « deuils » que nos aïeules n’avaient pas à faire, nous avons peut-être tout faux. Et que quelque soit l’époque dont elles sont issues, les mères auront sans doute toujours à faire face à leurs limites.

Ainsi, j’ai été consternée d’apprendre que mon arrière-arrière-grand-mère (la mère de Lucienne dont je ne savais rien, et qui se prénommait Elmire) avait eu 22 enfants…dont 18 morts à la naissance ou en bas âge… Et je n’ai pu m’empêcher de ressentir de la compassion pour cette femme qui certainement, a peut-être vu comme un châtiment divin le fait que son aînée, Lucienne, abandonne ses enfants… alors qu’elle-même avait du en porter 22 pour en avoir 4 de vivants..

Je n’ai pu non plus m’empêcher alors d’être émue par le sort de ces femmes d’hier qui pour répondre aux normes de l’époque, devaient faire des enfants comme on enfile les perles d’un collier. L’un à la suite de l’autre.

Ces mères d’alors qui vivaient ainsi grossesse après grossesse. Et qui après une fausse-couche ou le deuil d’un enfant en bas-âge, n’avaient même pas le temps de laisser s’apaiser et leur peine, et leur corps.

Avant de recommencer.

Je me suis alors sentie chanceuse de vivre aujourd’hui.

Et d’ainsi risquer de me tromper parfois. En faisant des choix.

***

Alors voilà ce que j’aurais envie de dire aujourd’hui. Et si on disait au diable les préjugés, les jugements et la culpabilité ?

Et si aujourd’hui, on ne disait que « Vive les mères! »

Sans culpabilité aucune.

Alors voilà, je lève mon verre (ou plutôt mon latté 😉 à cela.

À moi. À vous.

À nous toutes qui faisons de notre mieux chaque jour de nos vies.

Le reste, c’est du vent !

(* Merci à Julie ! Ton billet m’a inspirée 😉

(** AJOUT: Ici le lien d’un blogue on l’on trouve un super billet sur les compétences des mères, selon les époques… « Du tressage de paniers des femmes des cavernes au laçage des corsets des duchesses. En passant par la gestion de la maisonnée des premiers colons… »  Pour enfin en finir avec cette fichue culpabilité de ne pas être la meilleure 😉

6 commentaires

  • Fleur d'âme

    Pourquoi la culpabilité ? J’assistais dernièrement à une conférence et la conférencière affirmait que pour être heureuse elle avait miser sur le principe de Zéro culpabilité… Arrêté de ce sentir coupable pour tout et pour rien, de subir les pressions sociales… Il faut vivre avec nos convictions profondes et être en harmonie avec soi. C’est ça le bonheur. Pas facile au premier abord… J’ai tout de même intégrer ce concept dans ma vie. Ainsi, lorsque des pensées de culpabilités me viennent à l’esprit, je les identifie et les rationnalise. Pas besoin de cette culpbilité dans ma vie… je suis une personne à part entière avec un potentiel, des qualités et des défauts. Et je me sens parfaite dans mon imperfection.

    Merci pour ton magnifique billet Marie!

    • Marie

      Je pense que cette culpabilité vient peut-être du fait que nous les humains, nous ressentons un certain besoin de nos conformer. De ne pas sortir du lot afin d’éviter le jugement. La maternité, d’une certaine façon, la société idéalise cela. Et c’est vrai qu’il y a ce côté magique de porter un enfant, de le mettre au monde. Mais la réalité est parfois comme un mur ! Car une fois mère, on ne peut faire autrement que de nous rendre à l’évidence que c’est loin d’être facile. Et je ne parle même pas de ces moments ou il nous arrive de ne pas se sentir à la hauteur. Alors que pour les autres mères, ça semble si facile et évident…

      Je pense comme toi qu’il est essentiel de vivre en fonction de soi, de ses besoins et convictions. C’est la seule façon d’être « à la hauteur » 😉

      Bonne fête des mères !!

      Marie xx

  • Marjo

    Bon matin Marie,

    Il n’y a pas grand chose à ajouter à ce texte si vrai, si émouvant et qui vient chercher en nous plein de sentiments. Je n’ajoute que ceci : je crois – fermement – que nous, femmes et mères surtout, venons au monde avec le gêne de la culpabilité.

    Comme tu le dis si bien ; oublions les préjugés, les jugements et la culpabilité, du moins le jour de la fête des mères. On reviendra assez vite à notre culpabilité – c’est une petite bête qui ne veut pas mourir.

    Bonne fête des mères à toi,

    Marjo xx

    • Marie

      Bonjour Marjo ! C’est tellement vrai que cette affaire là, la culpabilité, c’est une affaire de bonnes femmes ! A-t-on jamais vu un homme se demandait s’il était à la hauteur ? Se sentir coupable de ne pas être assez présent ? Ou bien d’avoir une carrière ? Poser la question, c’est y répondre !

      Une superbe fête des mères à toi aussi !

      Marie xx

  • Étoile

    J’aime beaucoup ce billet. Âgée de maintenant 56 ans et ayant un fils de 35 ans .Je n’ai plus les inquiétudes des jeunes mères évidemment. Mais lorsqu’e j’ai divorcé mon fils avait dix ans et je me suis senti coupable pendant très longtemps face à mon enfant. Notre relation était très ouverte et il est devenu un adulte responsable. Étant enfant unique j’ai pris un peu de place dans sa vie et je suis « heureuse » quand il me dit maman la tu va un peu loin. Je ri et je prend « mon trou » comme on dit. Il a à son tour une compagne qui elle a trois enfants. Il a beaucoup moins de temps pour moi et je suis bien contente qu’il est enfin sa propre vie à lui On élève nos enfants pour qu’ils s’envolent n’est-ce-pas? Fini pour moi la culpabilité j’ai fait de mon mieux ,j’ai fait des erreurs. Ma mère en a fait aussi ,ainsi que ma grand-mère avant elle. Les jugements des autres on ne peux rien y faire il y en aura toujours malheureusement et ce dans tous les domaines de nos vies de femmes. Bonne fête des mères aux mamans.

    • Marie

      Bonjour Étoile ! C’est vrai que les jugements, il y en aura toujours. Et cela, on n’y peut rien. La seule chose sur laquelle on ait du pouvoir, c’est sur la certitude qu’on a de suivre ses envies, ses valeurs. Et de faire les choses à sa façon. Chapeau à toi ! Je ne doute pas qu’il t’a fallu beaucoup de courage et de détermination pour élever seule ton fils ! Ne l’oublies pas 😉

      Bonne fête des mères à toi !

      Marie xx

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