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Ni vues, ni connues: Panthéon, histoire, mémoire: où sont les femmes?

C’est un secret de Polichinelle: j’adore les livres! Plus encore les beaux livres. Aussi, lorsque je suis tombée sur celui-ci au dernier Salon du livre, il était pratiquement prévisible que j’y succombe. Un collectif, «Ni vues, ni connues» qui propose de redonner à quatre-vingts femmes un peu négligées de l’histoire la place qui leur est due.

Parce que ça aussi c’est un secret de Polichinelle n’est-ce pas ? Bien que les femmes constituent plus ou moins la moitié de l’humanité, on a presque l’impression d’avoir une présence anecdotique tant les terrains de tous les domaines semblent avoir été conquis par les hommes. Littérature, culture, journalisme, politique, nommez- les! Pour les femmes, hors la maison et autres terrains dits féminins, il est beaucoup plus difficile de briller. Car si on se fie au portrait présenté par les livres scolaires, 90% de l’histoire aurait été faite par les hommes…

Et c’est justement ce que tente de montrer ce collectif qui, à travers le parcours de dizaines de femmes, cherche plutôt à remettre celles-ci au cœur de l’action, dans des domaines aussi variés que les sciences, les arts, la politique.

«Il s’agit ici aussi de décrire les mécanismes qui font qu’on ne voit pas les femmes : la famille, la loi, le contexte religion mais aussi les amours, le sentiment d’imposture ou une trop grande modestie sont autant de carcans qui font l’invisibilisation. Ces femmes ne sont pas toutes des pionnières, certaines ont des parcours assez ordinaires, qui auraient pu être extraordinaires si elles n’avaient pas été entravées. » (Résumé)

Car, si certains noms ne nous sont pas totalement inconnus (Georges Sand, Camille Claudel), d’autres nous sont parfois complètement inconnus (Marie Laurencin, Christine de Pizan, Rosa Bonheur, Séraphine de Senlis, etc). Et, dans tous les cas, leur parcours a lui été dans une certaine mesure un brin modifié dans le discours officiel. La comtesse hongroise Elisabeth Bathory par exemple, dont la mémoire collective a choisi de faire une tortionnaire de centaines de jeunes filles vers la fin du XVIième siècle. Ou encore, Mary Shelley que certains experts s’acharnent à nier comme auteur de Frankenstein pour plutôt en attribuer la paternité à son mari, Percy B. Shelley, poète de l’époque…

«Le génie de Mary Shelley, que l’on refuse de célébrer, est pourtant incroyable. Inspirée par sa propre relation avec son père, elle s’empare du thème intemporel de l’œdipe, qu’elle transforme d’une main de maître en plaidoyer romantique contre la solitude. Le tout doublé d’une fable puissante sur les dangers du progrès.» (Page 176)

Personnellement, j’ai beaucoup aimé ce livre que j’aurais envie d’offrir à toutes les femmes autour de moi. Parce que la vérité c’est que des modèles féminins singuliers à qui on a envie de s’identifier, il y en a décidément trop peu.

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