Pages féminines d’un autre temps…De l’art de se rendre sympathique
Comme se rendre sympathique
LA BONNE ÉDUCATION
(Article écrit spécialement par Clara Bow pour les lectrices du Petit Journal)
Savoir vivre est aussi savoir plaire. Le rôle social de la femme est immense, aussi doit-elle donner l’exemple de la bonne tenue. Manquer aux usages et à la correction sont autant de fautes, tandis que le désir de plaire est une excellente discipline. La politesse est une loi absolue en matière de relation sociales et ne varie que dans la forme de son expression. La différence des conditions ou des fortunes n’implique aucune différence essentielle dans la manière d’être poli aussi bien à l’égard des inconnus que des parents et amis.
On rencontre malheureusement des personnes qui font preuve de mauvaise éducation , cela est particulièrement pénible chez une femme. On se plaint beaucoup du laisser-aller général de notre époque, et l’on a pas toujours tort.
Savoir plaire n’est pas tellement difficile. D’abord ayez le sourire. Exprimez dans ce sourire de l’affabilité, de la complaisance, de la cordialité. Le sourire conquiert et attire la sympathie. Il produira sur ceux qui vous entourent une sorte d’attraction à la faveur de laquelle vous serez recherchées et aimées.
Ayez aussi une voix douce et agréable. Étudiez-vous bien sur ce point, rien n’est plus vilain que de parler fort et de rire à tout propos, et si vous êtes invitées à quelques parties, faites en sorte que votre voix ne couvre pas celle des autres, même dans une discussion animée. On peut corriger sa voix comme tout autre chose.
Surveillez aussi vos gestes et ne vous agitez pas comme un pantin dont on tire les fils. Les gens remuants sont gênant pour les autres.
N’oubliez jamais votre rôle qui est de charmer et de plaire, de vous faire aimer et estimer enfin.
Ce qui rend par-dessus tout sympathique c’est de savoir être franche et naturelle, ne pas être timide à l’excès, ni trop libre dans sa tenue et prétentieuse dans ses conversations. On ne saurait trop recommander aux jeunes filles de ne pas s’habiller d’une façon excentrique, sans exclure la coquetterie. La distinction est le vrai charme et l’affectation est une grande maladresse. Il faut demeurer simple et correcte. Cela n’exclut pas l’esprit et l’entrain dans les réparties.
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La lecture est essentielle pour affiner l’esprit de la jeune fille et la rendre capable de remplir brillamment son rôle social.
(Le Petit Journal, 9 juin 1929)