
Pages féminines d’un autre temps…La lutte aux mauvaises habitudes
Ne vous négligez pas. La nécessité de se faire belle doit survivre à la signature du contrat de mariage. Avant, la plupart des femmes veillent à mettre leurs charmes en valeur. Il serait injuste pour les maris qu’elles cessent une fois épousées. En outre, une femme qui descend prendre le petit déjeuner dans une vieille robe de chambre défraîchie et en pantoufles ne sortira pas vainqueur de la comparaison avec l’assistante apprêtée de son conjoint.
Il est de votre devoir de commencer la journée avec le sourire. L’atmosphère des premières heures matinales donne le ton pour le restant de la journée, d’où l’importance pour votre époux de partir travailler en emportant ce sourire plutôt qu’un froncement de sourcils.
Luttez contre votre penchant à vous attacher à des broutilles. Si votre mari ne rentre pas du travail à l’heure habituelle, cela ne veut pas dire qu’il s’est fait écraser par une voiture ou qu’il s’est enfui avec une autre femme.
Ne devenez pas esclave de vos habitudes. Rien n’est plus ennuyeux qu’une femme refusant d’accompagner son époux dans une petite excursion qu’il a organisée pour deux, sous prétexte qu’il a choisi le jour où elle doit réorganiser tous les placards.
Gardez à l’esprit qu’une épouse impose la loi dans sa maison. Si elle autorise les vêtements négligés ou les conversations inappropriées à table, cela deviendra rapidement la règle.
Ne recherchez pas les problèmes, ne vous sentez pas constamment insultée. Tout le monde connaît une femme qui s’imagine toujours que l’une de ses amies l’ignore ou lui fait du tort et répond généralement aux salutations par: «Je ne pensais pas que tu dirais quoi que ce soit.» Partez du principe que vous amies sont contentes de vous voir, ce qui est probablement le cas.
Ne soyez pas maniaque, il est naturel de désirer un salon parfaitement rangé, mais n’entrez pas dans une rage folle si votre mari sème un peu le désordre. Grondez-le en riant ou, mieux encore, redirigez-le ailleurs. Après tout, il a payé ce qui se trouve dans la pièce.
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Conservez à l’esprit que la modernité est agréable avec modération, mais qu’en excès cela devient indigeste. Aucune femme digne de ce nom ne fume dans la rue. Cela vous cataloguerait au mieux comme une ignorante, au pire comme une dépravée.
Évitez également de vous vernir les ongles. La plupart des hommes n’apprécient guère cette tentative d’améliorer la nature, d’autant que cela est souvent associé au demi-monde.
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Sachez que les femmes doivent faire bien plus attention à leur attitude que les hommes (…)
Ne pestez pas contre cette inégalité. Après tout, les femmes elles-mêmes ont édicté ce code de bonne conduite. Selon Rudyard Kipling, cela remonte à la préhistoire, quand la première femme a décidé de suspendre une beau de bête à l’entrée de sa caverne pour créer un peu d’intimité.
(«Comment être une bonne épouse», pages 26 et suivantes, petit guide publié en 1936 à l’intention des dames)

