Pages féminines d’un autre temps…La poudre de fidélité
C’est toujours un plaisir fou et dont je ne me lasse jamais que celui de fouiner dans les vieux journaux…
Une occasion chaque fois renouvelée de réaliser à quel point on a rien inventé et que, plus ça change, plus c’est pareil.
Et je dirais que ça fait presque peur !
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BIENTÔT LA JALOUSIE AURA DISPARU, GRÂCE À LA POUDRE DE FIDÉLITÉ
CONSTANTINOPLE – (Spécial à Photo-Journal) – Arrivé, après de multiples aventures, à Constantinople, à bord d’un cargo roumain, un médecin tchécoslovaque, le docteur Peck, de Kosicé, prétend posséder le secret de la «poudre de fidélité». Déjà en 1947, le docteur E Peck avait publié, dans une revue médicale tchécoslovaque, une étude sur une telle poudre, dont il tenait la composition chimique d’un rabbin de Russie.
Ce produit avait la faculté de ralentir au minimum et même d’arrêter complètement le fonctionnement des glandes sexuelles, tant masculines que féminines, et de provoquer même, chez l’homme comme chez la femme, un état psychique que le docteur Peck avait qualifié de «complète neutralisation sexuelle». Pratiquement, cela équivalait à l’absence de tout désir physique et à l’impossibilité d’éprouver le moindre plaisir physique.
Le rabbin, qui tenait de son père la recette de cette poudre miraculeuse, la faisait distribuer, parcimonieusement et contre de fortes récompenses, à ses ouailles, femmes et hommes ayant eu des doutes sur la fidélité de leur conjoint.
Effet : 3 à 5 jours
L’effet de la poudre était de trois à cinq jours et avait également son contraire, une autre mixture, cette fois chimique, pouvant annuler son effet. Les «patients» et «patientes» devaient donc s’en servir de la façon suivante :
En cas d’absence d’un des époux, celui qui était jaloux de l’autre mettait, avant leur séparation, une pincée de la poudre dans une boisson de son conjoint. En cas d’absence prolongée, si c’était l’homme qui redoutait l’infidélité de sa femme, il pouvait charger un de ses parents ou amis de faire prendre par sa femme une «portion» de la poudre tous les 3 à 5 jours. Pour la femme jalouse, c’était plus difficile, sauf si elle avait une confidente, servante ou amie (?) qu’elle pouvait charger d’administrer à son mari la poudre miraculeuse à divers intervalles.
Le rabbin, en mourant, dans un camp nazi, avait laissé son «secret» au docteur Pec k qui, après la Libération, se mit à expérimenter les poudres d’une façon scientifique. Il se rendit vite compte que la composition chimique de la première poudre était entièrement inoffensive; celle du contraire, à peine plus nocive que celle d’un remontant ordinaire.
Après avoir perfectionné ces produits, le médecin tchécoslovaque affirme aujourd’hui qu’il est en mesure de fabriquer lui-même la poudre miraculeuse, qui, absorbée en quantité minime, moyenne ou «forte», est capable d’obtenir l’effet souhaité, c’est-à-dire la neutralisation temporaire d’un individu pour une durée de 5, 10 ou 15 jours. Dépassée cette dose, la poudre risque d’être dangereuse. (…)
Impossible de tricher!
Si les affirmations du docteur Peck s’avèrent exactes, le monde sera délivré, en partie du moins, du fléau de la jalousie. Le docteur Peck voudrait s’établir aux États-Unis, où il compte exploiter médicalement et commercialement son secret.
(Photo-Journal, 9 janvier 1954, page 41)
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Je sais, j’avais il y a quelques mois annoncé en grande pompe que c’en était fini de ce blogue….
Alors promis, dans le prochain billet, dans les prochains jours, je fais le point en ce qui concerne mes réflexions sur la question !
Non mais avouez ! Quel suspense n’est-ce pas ?