Pages féminines d'un autre temps

Pages féminines d’un autre temps…Le bonheur dans le mariage (selon Monsieur!)

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Le bonheur dans le mariage, pas toujours simple n’est-ce pas ?

Mais qu’on se rassure ! Dans le Photo-Journal du 24 avril 1954, Monsieur nous disait comment nous y prendre !

En bref mesdames ! À nos fourneaux ! Et mitonnons de bons repas pour l’Homme de la maison !

Ça donne envie de prendre des notes !

*****

Une opinion d’homme

(à la manière de J.B.)

VOUS QUI VOULEZ LE BONHEUR!

Le bonheur dans le mariage, c’est comme l’argent. Il est plus difficile à garder qu’à gagner. «Mon mari me trompe!» Et vous écrivez, mesdames, au courrier de celle-ci et de celle-là avec l’espérance d’obtenir une formule magique ou, peut-être, simplement pour raconter votre désespoir.

Éplucher les hommes, ça peut contenter mais ça ne les changera pas, croyez-moi. Ce qui prouverait autrement plus de sens pratique et d’intelligence serait de faire votre examen de conscience en toute sincérité.

Vous l’avez eu votre homme? Demandez-vous donc comment? Vous étiez toujours gaie et de bonne humeur, toujours parfumée et tirée à quatre épingles, toujours attentive à lui plaire, vous intéressant à son travail et tout et tout.

Qu’êtes-vous devenue?

Je vous entends: «Mais lui…» Ta! Ta! Ta! laissons-le de côté pour aujourd’hui et parlons donc de vous, mesdames.

Tenez-vous à me décrire ce monstre d’homme ou retrouver ce «chéri» qui, avant votre mariage, vous empêchait de dormir rien qu’à y penser? Voulez-vous qu’il dise de vous: «J’ai une femme épatante!»? Car il y en a qui tiennent ce langage. Non pas parce qu’ils sont meilleurs que les autres. Mais parce qu’ils ont une femme plus habile, plus fine que les autres.

Dale Carnegie a écrit un livre merveilleux: «L’art de se faire des amis et de réussir en affaires». Vous n’avez qu’à remplacer «affaires» par «ménage», puis méditer et vous enfoncer dans le ciboulot les dix conseils qui terminent son livre.

Votre mari est professionnel, homme d’affaires ou employé de bureau. Vous intéressez-vous à son travail? Non! les femmes se font un point d’honneur, dirait-on, de ne rien savoir, de ne rien apprendre de ce qui occupe la vie de leur mari. « Moi j’comprends rien aux affaires de mon mari. » Mais, s’il a une secrétaire ou s’il travaille avec des demoiselles… oh! la! la! enquête par-ci, reproches par-là. S’il travaille le moindrement en dehors des heures régulières, soupçons, piailleries et larmes.

Un peu de bon sens, mesdames! Il faut ce qu’il faut. Pourquoi ne lui montrez-vous pas un peu d’intérêt? Pourquoi ne pas le pousser gentiment à vous parler de son travail? Vous lui parlez bien de vos petits problèmes. Il l’aimera son foyer….s’il y trouve de la compréhension et une associée de bonne humeur.

Quand il venait vous visiter avant le mariage, comment était le salon ? Numéro un, oui madame, et gare au petit frère qui voulait le bouleverser pour écouter la radio: « Tu peux ch’nailler, mon Arthur s’en vient ».

Mais après le mariage, pauvre Arthur, chaque soir quand il arrive, que trouve-t-il?

(…)

On dit que les bonnes cuisinières sont de plus en plus rares. C’est bien regrettable car c’est vrai qu’on prend un homme par le ventre…. mais pas avec des conserves. «J’ai trop d’ouvrage», dites-vous. Ne serait-ce pas plutôt que madame sort trop ou que madame est trop paresseuse pour faire des petits plats? Votre homme travaille dure et puisque la nature exige trois repas par jour, il faut vraiment que cela soit bien important. Trois fois par jour vous avez l’occasion de dire à votre mari: «Je pense à toi et je t’aime, regarde ce que je t’ai préparé…»

Et le soir, comment le recevez-vous? Avec une litanie de plaintes? Les enfants ont fait ceci…cela…! Racontez-vous votre fatigue pendant une demi-heure comme si lui avait passé la journée au lit? Avez-vous cette délicate habitude, en soirée, de toujours le blâmer ou lui donner tort? Remontez-vous son moral avec des phrases comme celle-ci quand il lui arrive des malchances: «Ça n’arrive qu’à toi ces choses-là. C’est pas Narcisse qui se laisserait rouler aussi bêtement!»

Dans les discussions, êtes-vous de celles qui tiennent à avoir le dernier mot? Ne croyez pas qu’une petite concession par-ci par-là vous déshonorerait! Ce serait autrement plus habile et éviterait bien des gros mots? D’autant plus que le tort est rarement d’un seul côté et que, le feu de la discussion éteint, il réaliserait souvent ses torts et chercherait à réparer.

On dit du civisme, que c’est une foule de petites choses. Du bonheur, il faut en dire autant.

Apprendre à aimer ce que votre mari aime. Entretenir de bonnes relations avec sa famille User de cette coquetterie comme dans le bon vieux temps. L’encourager dans les épreuves, le complimenter dans le succès. Voilà, mesdames, de quoi réussir votre mariage et river le bonheur à votre vie.

Le bonheur, c’est comme du jardinage, ça demande du soin, des attentions et de la patience. Mais quand on sait s’y prendre, ça pousse…que c’est une vraie bénédiction.

(Photo-Journal, 24 avril 1954)

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