Pages féminines d’un autre temps…Le mariage ou comment se colleter avec un iceberg
Simple le vie de couple? Que nenni!
Déjà le Petit Journal, en 1964, nous mettait en garde. Le mariage, sachez-le, c’est comme se battre avec un Iceberg !
*****
On le connaît en surface, les neuf-dixièmes sont cachés
SE MARIER, C’EST COMME SE COLLETER AVEC UN ICEBERG
Par Patricia McCormack
Se marier, c’est comme se colleter avec un iceberg : on le connaît en surface, mais les neuf-dixièmes sont cachés et réservent des surprises! Ils ont beau être amoureux jusqu’aux oreilles – elle, mignonne à croquer et lui, prêt à tous les serments -, peu importe : les querelles de ménage sont inévitables, et elles éclatent au moins une ou deux fois durant la première année de vie commune. Ça commencera peut-être comme ceci : «Tiens, le café goûte encore le brûlé! – Oui, mais c’est parce que tu n’as pas fermé le gaz comme je te l’avais dit! – Ma mère avait raison! Je commence à te connaître, toi! – Et toi, donc!»
Ce n’est pas en jetant l’huile sur le feu qu’on éteint un incendie, ni en lançant dans le brasier porcelaine, faïence, verre et terres cuites. On l’éteint avec de l’eau, de l’eau qu’on a mise dans son vin…
L’essentiel, c’est qu’au moins un des deux conjoints demeure calme dans la tempête. S’ils en viennent aux mains, leur mariage peut être ruiné pour toujours. D’ordinaire, c’est la femme qui sauve la situation grâce à son intuition et à ses…charmes.
Mais comme il faut que l’homme fasse sa part et que la femme peut aussi être «hors d’usage», voici quelques recettes à ajouter à votre cuisine.
Brandissez un doigt avertisseur : «N’oublie pas, chéri, que je suis de ton bord!» Et si ça ne marche pas : «Un journaliste demanda à un vénérable judiciaire, le jour de ses noces d’or, si elle avait déjà pensé au divorce : Au divorce, jamais, mais au meurtre, oui». Cette blague-là est réputée irrésistible. Si votre conjoint n’éclate par de rire, inquiétez-vous pour de bon…
Ou bien redevenez sérieux. Il y a encore des techniques capables de vous sauver. Des livres. Voici un titre suggestif : «Master your Tensions and Enjoy Living Again» (Pentice Hall), par le Dr George Stevenson et Harry Milt, de la «National Association for Mental Health»
Qu’il s’agisse du sexe ou des enfants, de la vie à la maison ou de n’importe quoi, le bonheur en ménage dépend beaucoup de la tolérance et de la compréhension, de la volonté de s’adapter, du consentement à parcourir plus que la moitié du chemin pour trouver un compromis, et de l’admission par les deux conjoints qu’ils auront des problèmes un jour ou l’autre et de la volonté de les régler tout en les gardant au minimum.
Selon Milt et Stevenson, la promiscuité est l’un des grands obstacles à un mariage réussi. Mais peut-il y avoir mariage sans promiscuité? «Deux personne ne peuvent vivre ensemble jour après jour, année apres année, des années de suite sans que naisse chez-eux une tension qui entraîne des frictions, quelles que soient la douceur et la profondeur de leur amour.»
(Le Petit Journal, 23 août 1964)