Pages féminines d'un autre temps

Pages féminines d’un autre temps…Leçons de conduite automobile…au féminin

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ENTRE NOUS, MADAME…

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LA FEMME AU VOLANT

Malgré toutes les calomnies que les gens facétieux ont l’habitude de répandre sur les femmes qui conduisent leur propre voiture – ou du moins s’intéressent à l’industrie automobile – il convient de leur rendre justice.

Il faut les louer surtout de l’influence qu’elles ont eu sur les perfectionnements des autos modernes.

Notons bien qu’il ne s’agit pas de technique, car dans la technique elles ont toujours été, et elles s’en vantent, fort ignorantes. La magnéto ne les a jamais magnétisées, et le carburateur ne leur est pas souvent familier. Quant au frein, elles savent que sans lui elles seraient depuis longtemps entrées avec fracas dans quelque devanture!

Les manuels d’automobiles…se vendent aux hommes. Nos belles amies les regardent avec moins d’intérêt qu’un poissant voyant tomber à la mer un caillou.

Au début de l’automobile, voici pas mal de temps, lorsque l’année avait quatre saisons : l’automne, l’automne, l’automne et l’automne, nous roulions parfaitement bien dans nos torpédos, et nous y avions conquis un teint fleuri qui faisait l’admiration des villages. Ce sont les femmes qui nous ont amenés à la conduite intérieure.

C’est au goût des femmes pour la réduction et l’apaisement des courants d’air que nous avons dû la ventilation du type Fischer, et les merveilleuses carrosseries modernes. Nous leur avons dû la peinture élégante, durable et solide, les boutons de porte sous la main et non sous les reins, la régularité et le fonctionnement silencieux…

En Chine, on appelle « trains rapides » ceux qui arrivent à l’heure. Des autres on ne parle même pas. C’est beaucoup grâce au désir qu’avaient les femmes de ne pas arriver plus en retard qu’elles n’étaient parties que les voitures sont devenues régulières.

Nos pneus ont augmenté de diamètre, nos sièges de confort. Nos moteurs sont devenus muets pour qu’on puisse parler de robes sans être gênées, et enfin j’aurai l’air d’être payé par le syndicat des constructeurs d’automobiles si je dis que la voiture de maintenant fume moins que sa propriétaire. Ce n’a pas toujours été ainsi. C’est aux femmes que nous le devons!…

(Le Petit Journal, 19 janvier 1936)

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