Pages féminines d’un autre temps…Leçons de séduction (Prise 3)
LES SECRETS DU CHARME
QUELLE ATMOSPHÈRE CRÉER AU FOYER ?
On rentre chez soi pour se reposer – Les petits ennuis domestiques
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On nous demande d’examiner dans cette série d’articles le cas de la femme mariée, et le meilleur moyen pour elle de retenir son époux. Quelle atmosphère, nous demande-t-on, vaut-il mieux créer au foyer? Joyeuse, agitée, ou calme et reposante?
À CHACUN SA BESOGNE
Il y a des cas d’espèce, selon la situation et le tempérament de chaque ménage. Et d’autre part l’excès en tout est un défaut. Mais on peut affirmer que le lus souvent dans un foyer, le calme est préférable à l’agitation. Pour cette bonne raison que le mari a eu toute la journée, au dehors, à son travail, à ses affaires, une somme suffisante d’agitation. Il rentre chez lui pour se reposer.
Il est bon de partager les tâches de la manière traditionnelle : le mari travaillant au dehors et gagnant la vie du ménage, la femme s’occupant des questions domestiques Une épouse avisée n’ennuiera pas son mari avec de petits détails, les travers de la bonne et les difficultés de la cuisine. Pour cela, dira-t-on, il faut parfois prendre sur soi. Mais si, au lieu de diriger votre intérieur, vous étiez employée dans un bureau ou un magasin quelconque, croyez-vous que vous ne seriez pas obligée de prendre sur vous, et bien davantage, et toute la journée ?
LA BONNE HUMEUR
Ainsi la bonne humeur, au foyer, est essentielle. Non seulement ne pas importuner son mari avec les plus mesquins des soucis domestiques, mais ne pas lui faire remarquer à tout bout de champ le mérite que l’on a, les efforts que l’on a accomplis.
On voit que la tactique à suivre est un peu différente pour la femme mariée de ce qu’Elle est pour l’amie, la fiancée. Celle-ci doit davantage faire la petite fille; les fiançailles son t comme une période de vacances. Une fois mariés, c’est la période sérieuse qui commence. Et des manières un peu puériles, qui ont amusé, voire séduit le fiancé, doivent faire place tout naturellement à des manières non moins aimables mais plus sérieuses.
La femme mariée ne perdra pas une occasion d’aider son mari dans sa carrière. Elle ne lui donnera pas l’impression qu’elle le force à rompre avec tous ses amis, compagnons de collège ou autres. Même si ceux-ci ont quelques habitudes un peu déplaisantes de célibataires, et par exemple répandent trop facilement sur le tapis la cendre de leur cigare, il ne faudra pas s’en offusquer trop rudement.
Encore une fois, on se rend compte que la vie d’une femme est toute de diplomatie. Mais nous avons fait remarquer aussi que toute fille d’Ève est une psychologue et une diplomate-née. La partie est relativement facile à jouer. Il y faut du tact, de la bonne volonté, une sincérité enjouée. Autant et plus que tout cela, il faut bannir la jalousie injustifiée, qui amène dans un ménage les soupçons, la mauvaise humeur, la brouille. (À SUIVRE)
(Le Petit Journal, dimanche 20 mai 1934)