Couple,  Pages féminines d'un autre temps

Pages féminines d’un autre temps…Monsieur et Madame

Crédit: Pixabay

Fut une époque où tout était codifié, même les relations de couple…

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MONSIEUR ET MADAME

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Entre eux

En famille, de nous dire Berthe Bernage, les règles du savoir-vivre ne sont pas rigoureuses, heureusement! Mais l’aimable liberté qui y règne ne doit pas porter atteinte à la bonne éducation. D’ailleurs, quand celle-ci est devenue une habitude, on l’observe dans la vie de tous les jours.

Lui envers elle

Un homme bien élevé témoigne toujours à sa compagne, en quelques circonstances que ce soit, au moins le minimum des égards dus à une femme.

Elle envers lui

Une femme bien élevée traite son mari comme quelqu’un qui compte et à qui on veut être agréable. 

Mais trop souvent, après les douceurs de la lune de miel, on arrive, non seulement à ne plus se gêner l’un pour l’autre, mais à ne plus témoigner de courtoisie. C’est dommage, et ce n’est pas élégant!

À table 

Monsieur, ne vous mettez pas à table dans une tenue négligée; même s’il fait chaud: avec des mains malpropres, même si vous avez fait des travaux salissants: l’eau et le savon sont là!

Vous, Monsieur, n’attaquez pas un plat avant qu’elle vous y ait invité, ou que vous-même l’ayez invitée, à se servir avant vous. Ne maugréez pas si le repas vous paraît trop léger ou pas assez mijoté. Votre femme doit batailler entre les prix du ravitaillement et le porte-monnaie, et n’a pas à soigner que la cuisine!

Mais vous, Madame, ne passez pas le temps du dîner à vous plaindre de la fatigue, des difficultés d’approvisionnement, des méfaits des enfants. Si vous jugez bon de faire gronder ceux-ci par le papa, attendez que cet homme soit un peu reposé. La salle à manger n’est pas un tribunal.

Évitez à votre femme de se déranger constamment pour le service, en exécutant vous-même quelques petites manœuvres. Priez gentiment votre mari de vous aider au lieu de lancer à la ronde des: «Ce sont toujours les mêmes qui font tout!».

Dans la rue

Si vous rencontrez votre femme dans la rue, vous la saluez comme toute autre dame. Marchant près d’elle, vous lui laissez le côté «maisons» et prenez le côté «rue».

Vous, Madame, n’obligez pas votre mari à porter un sac de marché ou à pousser la voiture du bébé. S’il le propose spontanément, très bien. Mais l’homme qui portera volontiers un paquet fait avec soin, des valises, un manteau de dame, a généralement horreur du sac à provisions!

Faut-il se promener bras dessus, bras dessous? Que Monsieur prenne le bras de Madame, et non l’inverse: c’est plus chic.

Présentations

Vous présentez vos amis à votre femme en les nommant et vous dites ensuite: «Ma femme». 

Quant à vous, si vous devez le présenter à une dame, vous le nommez le premier: «Mon mari». Ensuite vous nommez la dame.

Les appellations

En public, interpellez-vous par votre prénom. Ne vous donnez pas de petits noms familiers ou de sobriquets, à moins que ce soit dans un cercle intime. Mais ne dites pas: «Sais-tu l’heure, monsieur Un Tel?» «Il serait temps de partir, madame Un Tel».

D’ailleurs, ce n’est pas Monsieur qui, lorsque le couple fait une visite, doit donner le signal du départ.  S’il trouve que cela se prolonge trop, il dira à sa femme: «Ne crois-tu pas qu’il serait temps, etc…» Mais sans se lever le premier.

La gentillesse

L’un envers l’autre, soyez gentils. Vous, Monsieur, prêtez attention à sa fatigue, évitez de vous faire servir «comme un pacha».

Vous, Madame, rendez-lui la maison très douce, et très douce votre présence. 

Tout ceci n’est plus inspiré du savoir-vivre, mais du cœur.

(Le Devoir, Samedi 10 mai 1947, page 4)

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