Pages féminines d’un autre temps…Ode au prince charmant
Juste destinés aux femmes les injonctions de perfection ?
Oh que non !
Même le prince charmant lui-même goûtait à cette médecine en 1934!
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MONSIEUR, SOYEZ UN PRINCE CHARMANT
À quoi rêvent les jeunes filles? Nous pouvons réaliser ce rêve – Petites causes, grands effets.
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Il faut le reconnaître : l’homme idéal est tiré à peu d’exemplaires. L’homme remportant, dans le monde, et surtout auprès des dames, un succès de bon aloi, unanime et durable, cet homme-là n’est pas légion. Pourquoi? Sans doute parce que nous ne cherchons pas assez à nous voir comme les autres nous voient, et surtout comme les femmes nous voient.
LE RÊVE FÉMININ
Il n’y a pas de jeune fille qui n’ait rêvé du prince charmant. Pourquoi ne pas essayer de réaliser cet idéal, d’être un prince charmant? Hélas! Neuf sur dix des jeunes filles, l’heure venue de se marier, sont bien loin de trouver un prince charmant : elles prennent ce qu’elles ont sous la main, et le contraste avec leur idéal est souvent bien grand. Et cependant, nous sommes persuadés que si les hommes le voulaient, et faisaient un effort énergique et persévérant, ils se rapprocheraient dans une large mesure de l’idéal qui hantait les rêves des jeunes filles.
Les conditions physiques ne dépendent pas toujours de nous. Dans les rêves, le prince charmant est grand, fort et mince, beau garçon, avec un regard franc, un visage ouvert et souriant. Il ne dépend pas entièrement de nous d’être grand, par exemple, mais il dépend bien de nous de nous montrer ouvert et souriant.
LA COURTOISIE
Le prince charmant est aussi toujours courtois et chevaleresque. Et cela encore dépend de nous. Faisons attention une fois, deux fois, dix fois; la courtoisie finira pas être naturelle. Et c’est beaucoup, pour un homme sur le chemin de la séduction.
Les femmes aiment qu’un homme soit viril, mais, quoi qu’on en dise parfois, elles détestent qu’il soit brutal. Elles aiment que sa force sache se faire tendre et protectrice. Et il faut aussi qu’à son tour il ne repousse pas la tendresse un peu maternelle qu’une femme est toujours prête à témoigner.
La bonne apparence est fort importante. Il n’est point besoin de porter des vêtements coûteux, mais il est nécessaire qu’ils soient toujours corrects et propres. Le débraillé fait beaucoup de tort à certains hommes : il tue tout prestige.
Enfin n’oublions pas que ces menues attentions, qui ne sont pas forcément coûteuses elles non plus, et qui plaisent tant. Si vous n’avez pas les moyens d’offrir un bouquet, donnez une seule fleur bien choisie. Si tous les fiancés, tous les maris, se montraient constamment attentionnés, courtois, soignés de leur personne, il y aurait moins de désenchantées rêvant aux jeunes premiers de cinéma!
(Le Petit Journal, 22 juillet 1934, page 39)