Pages féminines d’un autre temps…Ou lorsque le désir d’harmoniser toutes les sphères de sa vie ne connaît pas de limite

102593990_f9795aa308_m — Belle epoque in Bucharest, Sigfrid López, Flickr

Mettre de l’harmonie dans sa vie ! Qui n’en a pas le désir, plus ou moins avoué, n’est-ce pas ?

Et si je vous disais que nous n’avons rien inventé ?

Pas plus de ce désirs d’harmonie… Que de nos excès modernes !

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UN ÉPOUX ASSORTI AUX TENTURES DE L’APPARTEMENT

Le mari d’une élégante de New-York possède une magnifique chevelure, de ce blond roux aux chauds reflets dont raffolèrent les peintres vénitiens.

Cette couleurs a cessé de plaire à la belle Mme Meudith, et comme son mari refuse d’employer une teinture, elle a introduit une instance en divorce.

Elle raconte dans l’exposé de ses griefs comment naquit en elle cette haine du roux. Le vert est sa couleur favorite, et c’est dans cette nuance qu’elle fit, il y a quelques mois, tapisser son appartement. Tout le mobilier fut aussi garni d’étoffes de même ton.

C’est alors que Mme Meudith remarqua le formel désaccord entre la décoration de ses rêves et la toison de son époux. Sur le vert des tapisseries, la tête fauve fait une tache horrible, rutile comme une flamme diabolique.

C’est plus que n’en peuvent supporter les nerfs délicats de la dame. Cette discordance de tons la met hors d’elle, provoque des colères terribles qui s’achèvent en véritables crises nerveuses.

Monsieur ne sait plus où s’asseoir, ni dans quel coin se placer. Mais, bien que d’un caractère débonnaire et fort conciliant dans les circonstances ordinaires de la vie, il se refuse énergiquement à modifier son pigment.

Il faudra donc de toute nécessité recourir à la loi pour résoudre ce cas extraordinaire.

(Journal La Patrie, 6 janvier 1940)

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