Pages féminines d’un autre temps…
À l’heure ou j’ai moi-même le sentiment de n’avoir rien à dire 😉
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Mesdames, pour éviter meurtres, suicides ou divorces…
CESSEZ DONC DE PIAILLER AUTOUR DE VOS MARIS!
– «Qu’on brûle les mégères!» Voilà les dernières paroles, d’ailleurs apocryphes, d’un jeune Français retrouvé dernièrement dans son automobile, sur une petite route abrupte et déserte. Là, dans la paix environnante, il s’était gentiment brûlé la cervelle… pour rester dans l’esprit de ses dernières paroles, tout probablement. Cette histoire tragique avait débuté par une idylle. La mariée était fort belle. Elle était, disait-on, d’une douceur angélique. Seuls ceux qui ont lu Pascal, en son passage fameux sur les femmes, savent se méfier des anges. Notre jeune ami n’avait sans doute pas lu Pascal.
La sagesse
Vous vous demandez sans doute, mesdames, comment il en vint là? C’était un homme jeune en âge mais avancé en sagesse. Il avait imposé à sa fiancée une seule condition pour l’épouser. «Je suis, avait-il dit, un homme d’humeur égale. Une seule chose me trouble: la réplique intempestive. Depuis mon enfance, je ne peux endurer les femmes qui piaillent.»
La douce fiancée encore inconsciente de sa nature accepta et, pendant douze mois, suivit son mari en silence. C’était le bonheur.
La tentation vint sous la forme d’une première automobile. Elle ne put y résister. N’ayant jamais conduit elle-même, elle se mit à harceler son mari de conseils, de directives. Celui-ci, d’abord maître de lui-même, perdit patience.
«Tu me fatigues, murmura-t-il, tu me fatigues à mort!». Sur ce, il arrêta le moteur, ouvrit la portière et invita sur un ton péremptoire sa femme à descendre. Elle descendit et se dirigea immédiatement vers le poste de police le plus proche. Il continua sa route, seul. On le retrouva comme vous savez. Cette tragédie s’est produite dans tous les pays du monde, car plusieurs hommes furent poussés jusqu’au meurtre dans des situations semblables.
Le divorce
Le meurtre. La mort. Examinons maintenant une troisième solution, celle-ci pacifique: le divorce. Mais, là encore, la séparation n’advient qu’après avoir bu la lie, souffert l’humiliation. La Cour des divorces de Londres nous apprend cette histoire pitoyable d’un homme jadis traqué, dont il faut encore taire l’adresse.
Sa mégère le tentait éveillé toute la nuit. Le poursuivant de sa voix de plus en plus perçante, elle le forçait à s’enfermer successivement dans toutes les pièces de la maison. Le jour venu, elle parcourait avec lui les 10 milles qui le séparaient de son lieu de travail; pour lui reprocher sans doute de ne pas vouloir l’entendre.
Et puis il y a cet homme de l’Essex, hagard et nerveux, qui obtint sont divorce après 12 années de vie conjugale. Ce malheureux mari se rappelle surtout sa voix aiguë et nasillarde mais ne se souvient d’absolument rien de ce qu’elle aurait pu dire. Il raconte que, le jour où il l’a quittée, elle parla pendant des heures. À 3 heures de l’après-midi, elle vint le rejoindre à son ouvrage. Il était 5 heures quand il remarqua sa présence. À ce moment-là, dépitée, elle se précipita sur son chef de service qu’elle entretint jusqu’à 8h30.
Ce sont là des cas extrêmes, j’en conviens, mais combien vrais!
Le «moulin à paroles»
La blague de la mégère est vieille de 24 siècles, elle remonte au grand Socrate et à sa femme Xantippe. Un jour, lui ayant versé une cruche d’eau sale sur la tête, il lui dit avec candeur: «Après le tonnerre, il y a toujours de la pluie»
Mais pourquoi les femmes parlent-elles tant ? Une explication simple leur fait honneur. Leur croassement incessant serait le complément de leur intuition féminine. Lorsqu’elles sentent le danger, elles constatent leur faiblesse: leurs paroles seraient un nuage de protection.
Une explication encore plus juste serait qu’elles ne sont pas heureuses d’être femmes, qu’elles envient l’Homme et se vengent de lui en essayant de le rabaisser. Il faut dire, en toute justice, que le «moulin à paroles» est un type de femme bien défini. Instinctivement, ce genre de femme épouse un homme qu’elle peut dominer et assume dans le couple le rôle positif, le mari se contentant d’être passif. La parole est le signe de son ascendance, de sa domination.
Mesdames, corriges-vous votre mari en public ? Le traitez-vous d’ivrogne parce qu’il aime se reposer un peu à la taverne? Si vous répondez oui à toutes ces questions, vous êtes sur le point de le perdre…si vous ne l’avez déjà perdu!
(Ernest Johnston, Le petit Journal, Semaine du 26 septembre 1965, page 57)