Panne de l’imaginaire ? Et si nous étions tous des êtres de fiction?
«On ne peut pas prédire le futur en se basant sur le passé, parce que le passé change constamment» (-Mikhaïl Bakhtine, penseur russe)
Je ne sais pas si c’est la faute de l’automne, de la lumière qui baisse de jour en jour, ou, d’un trop plein de tout ce qui fini inévitablement par déborder de mon esprit (il faut bien que ce soit la faute de quelqu’un ou de quelque chose n’est-ce pas ?), depuis des semaine, je ne parviens pas à écrire.
Définitivement, les mots semblent s’obstiner à résister. Et les idées à se figer en un tout informe et pèle-mêle que même moi je n’arrive plus à démêler.
Et je l’avoue, c’est extrêmement frustrant ! Parce qu’écrire, c’est devenu au fil du temps rien de moins qu’un processus d’hygiène mentale auquel je suis devenue littéralement accro. Parce que c’est probablement la façon la plus efficace que je sois parvenue à trouver pour me vider l’esprit.
Mais, et si ce processus d’hygiène mentale, ne n’était pas le seul bénéfice du processus ?
Je suis tombée hier sur un article du journal Suisse Le Temps qui m’a portée à réfléchir. Celui-ci racontant en effet qu’en Suisse Romande, on assiste présentement à l’émergence d’un nouveau courant «thérapeutique» que l’on nomme approche narrative. Et qui en bref, se résume par cette capacité de se raconter à soi-même des histoires. Le but ? Trouver en elles des solutions à nos problèmes, peu importe que ces derniers soient existentiels.
Ou tout simplement banals.
Dans l’article dont il est question, on explique ainsi que cette méthode dite thérapeutique» et qui serait née il y a environ une trentaine d’années en Australie partirait ainsi du principe que tous, nous nous racontons sans arrêt des histoires au sujet de notre propre vie. Et que ces histoires, nous y croyons tellement qu’elles finissent littéralement par constituer notre réalité.
C’est dire qu’en digne héritiers de nos ancêtres auréolés d’une certaine tradition orale, nous serions, encore et toujours aujourd’hui, des raconteurs d’histoires.
J’avoue que j’ai été vraiment fascinée par cette théorie. Parce que quelques part, je suis plus ou moins surprise des conclusions sur lesquelles se base ce courant que l’on dit thérapeutique. Ceci partant du principe que dans une même famille, peu importe que celle-ci soit constituée de dix, vingts ou des dizaines et des dizaines de membres sur plusieurs générations, un même événement vécu par plusieurs des membres à une même époque sera invariablement raconté en autant de versions. Comme autant de scénarios d’une même histoire qui n’est plus limitée aux faits.
Mais peut-être beaucoup plus à la perception du «raconteur»…
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Alors?
Je ne sais pas si c’est la faute de l’automne, de la lumière qui baisse de jour en jour. Ou, d’un trop plein de tout ce qui fini inévitablement par déborder de mon esprit (il faut bien que ce soit la faute de quelqu’un ou de quelque chose n’est-ce pas ?), depuis des semaine, je ne parviens pas à écrire.
Mais, je me dis que peut-être ne suffit-il, pour me remettre dans «le bain» d’un imaginaire surexcité, de me laisser porter par la vie. Parce qu’elle, clairement, ne semble jamais en panne de revirement !