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Quelque part en Occident, Stéphane Lefebvre

Pour ce billet consacré à mon Calendrier de l’Avent littéraire, je me suis attaquée à un livre reçu gracieusement par Annika Parence Éditeur, «Quelque part en Occident» de l’auteur Stéphane Lefebvre.

Et clairement, vous ne pourrez que constater qu’on est ici dans un autre registre que ce que je suis habituée de lire.

Car honnêtement, ce n’est pas là le genre de livre par lequel je me serais spontanément sentie appelée. Toutefois, je dois avouer que je me suis rapidement laissée prendre au jeu tant l’histoire est bien racontée, avec un thème qui quelque part est vraiment très actuel, soit la peur de l’autre.

D’un côté, Jean-Pierre, un occidental un peu perdu qui, néanmoins curieux d’un monde qu’il perçoit comme étant à l’opposé du siens, se met à fréquenter une mosquée.

« … Je m’étais pris au jeu. Sans trop savoir pourquoi, peut-être une attirance pour une fraternité que je ne vivais plus, le vendredi, lorsque j’étais libre, j’assistais à la prière et par la suite, avec Rachid, nous allions au parc pour discuter avant que je ne retourne à mon travail. C’était devenu notre rituel.»

Et de l’autre, Rachid, un arabe qui tente de s’intégrer dans le pays où il a émigré avec sa famille mais qui, incapable de trouver un emploi, s’enlise dans son avant. En décalage de son épouse qui elle, a embrassé cette nouvelle façon de vivre à l’occidentale.

« … Je rêvais depuis longtemps de rencontrer un type tel que Jean-Pierre, je veux dire un homme d’une autre confession à qui j’aurais l’honneur d’enseigner l’islam. Pour moi, me conformer à ma foi est un mode de vie. Ma religion imprègne tout mon être et je m’efforce de respecter ses règles. »

Peu à peu, l’un se met à sombrer dans une certaine forme de paranoïa, mêlant par moments peurs et préjugés. Alors que l’autre fait plutôt dans une certaine forme d’aveuglement, s’imaginant au seuil d’une nouvelle vie alors que, dans la plus parfaite ignorance de la situation, il est plutôt à un cheveu du divorce.

J’ai personnellement trouvé que la grande force de ce roman c’était justement les deux visions qui se côtoient, par moments en parallèle, à d’autres en opposition. Deux personnages qui, chacun de son côté, pense détenir la vérité et, à ce titre, d’être capable de ramener l’autre sur la voie de la vérité. Et, un peu étrangement, on en vient à se dire que celui des deux qui semble le plus dangereux, ce n’est pas forcément l’autre, justement. Mais surtout, que dans la différence, il y a parfois aussi beaucoup plus de points communs qu’on pourrait l’imaginer.

Au final, j’ai trouvé que cette histoire nous amenait, en tant que lecteur, à percevoir avec plus d’acuité ce qui semble être la difficile intégration des personnes immigrantes, alors que les efforts de ces derniers se frappent trop souvent au mur des préjugés. Au point ou le plus banal des gestes de la part de cet autre se met soudainement à devenir suspect.

Alors à lire ? Certainement! Pour le suspense mais aussi, pour la thématique très actuelle.

Livre reçu gracieusement par Annika Parance Éditeur.

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