Questionnements existentiels
Je me suis beaucoup questionnée ces derniers temps sur mon mutisme des derniers mois (l’été ça sert à ça aussi, prendre le temps de réfléchir, j’imagine!)
La vérité c’est peut-être que si multipliant les plateformes sur lesquelles j’ai écrit ces derniers mois – comme voulant tenter ma chance ailleurs, tel le phoque en Alaska du défunt groupe musical Beau Dommage – c’est peut-être au fond que je ne savais plus trop quelle direction donner à mes écrits.
Et qu’en écrivant à droite et à gauche, on s’en rendrait moins compte, peut-être…
Vous savez ! Ce sentiment de ne plus trop savoir quoi écrire. L’évidence, comme un mur, que chaque fois que je m’assoyais pour écrire, les mots demeuraient muets, presque hostiles… Et pire encore, que j’avais peut-être perdu ce qui m’avais semblé jusque là comme la certitude que quoi qu’il arrive, peu importe que la terre cesse un jour de tourner (peut-être est-ce déjà le cas?), je pourrais toujours m’assoir et écrire.
Et cela en dépit du fait que de voir ma vie changer radicalement m’avais complètement déstabilisée dans mes certitudes… De sorte que j’aurais même eu peine à répondre à la plus fondamentale question de savoir ce que je voulais faire de ma vie.
Très clairement, au cours de la dernière année, plusieurs de mes certitudes ont volé en éclats et mes questions existentielles, se sont elles, démultipliées. Le mariage pour la vie, un mirage qu’on s’acharne à poursuivre malgré que les statistiques soient contre nous ? Mon acharnement à vouloir l’écrire ce livre qui m’obsède tant n’est-il rien d’autre qu’un réflexe un peu puéril, un prétexte pour continuer de croire que je n’ai pas encore accompli ce pour quoi je suis là?
Pour donner du sens à ce qui autrement, n’en aurait pas tellement?
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En repensant à toutes ces questions qui trottent dans ma tête de façon presque infernale, je repense à cette théorie que j’avais élaborée il y a longtemps déjà et dont j’avais exposé les fondements tout juste ici.
Qu’on me permette de m’auto-citer:
«Ce phénomène du chandail trop petit: on a beau l’ avoir porté pendant un bon bout de temps, avec même une certaine fierté et un contentement non feint, n’en demeure pas moins qu’on se lève un matin avec le sentiment que quelque chose cloche, n’est pas comme la veille. Nous n’en saisissons pas nécessairement le sens immédiatement mais on finit bien par se rendre à l’évidence: notre chandail commence sérieusement à être trop petit ! On peut toujours se dire qu’on continuera de le porter un peu, soit le temps nécessaire pour finir la saison peut-être ? Mais vient forcément un jour ou on ne peut plus faire semblant, faute d’avoir l’air d’un saucisson mal emballé ! Ce chandail a beau avoir été le plus confortable du monde, faire malgré ses années l’envie de tous, il ne nous va tout simplement plus !»
Peut-être que mon sentiment d’inconfort généralisé des derniers mois n’est rien d’autre que cela: le début de quelques choses d’autres. Ce genre d’étape de deuil préalable aux grands changements. Période qui se passe presque de façon souterraine et dont on peut – un temps du moins – feindre d’ignorer les signes avant-coureurs…
Un peu comme la fleur qui ne peut exister sans en passer par un état préalable – aux formes pour un moment indéfinissables, de bourgeon…