Retour dans le temps
Crédit: Photo-libre.fr |
Lorsque mon grand-père est décédé (il y a deux ans déjà !), mes tantes ont bien sur du prendre le temps d’aller trier ce qui restait de ses choses depuis qu’il avait abandonné sa maison – celle que pour ma part, j’ai toujours assimilée à mon enfance – pour aller en résidence pour personnes âgées.
Et parmi ces petites choses qui sont restées de lui, je me suis moi-même retrouvée avec un vieux livre (quoi d’autre aurait pu me faire plus plaisir n’est-ce pas ?) publié quelque part dans les années soixante et qui à travers la chronique des pages revisitées d’un vieux journal, Le Boréal Express, se voulait une petite histoire du Canada de 1524 à 1760. Vous savez ? Ce genre de livre qui reprend ce qui en d’autres temps était considéré comme des «nouvelles fraîches», des articles de journaux témoins d’une autre époque.
Tout cela pour dire qu’il y a un bon bout de temps déjà que je me promettais d’en mettre des extraits ici tant certains d’entre eux ont pu me faire sourire…
En voici un, directement issus des pages dites féminines du Boréal Express. C’était en 1690.
Un dessert original
Certains Indiens fabriquent un sirop au goût très agréable. Ils recueillent la sève de l’érable, la font bouillir et servent le résidu en guise de dessert. Lors d’un de ses voyages à Michillimikinac, le baron de La Hontan fut reçu à diner par un grand chef Indien.
Le banquet, qui dura plus de deux heures, commença d’un plat de poissons blancs cuits dans l’eau. Comme second plat, des côtelettes et une langue de chevreuil bouillies. Le plus goûté fut certes le troisième plat qui se composait de deux gélinottes sauvages, d’un pied d’ours et d’une queue de castor, le tout rôti. Un copieux bouillon de diverses sortes de viandes termina cette partie du banquet.
Les convives furent sensibles à l’arôme délicat qui se dégageait de la ligueur présentée pour clore le repas. Cette liqueur délicieuse était le sirop d’érable battu avec de l’eau.
Depuis son arrivée au pays, le chirurgien Michel Sarrazin s’est intéressé au processus de fabrication du sirop d’érable. Peut-être verrons-nous un jour ce produit sur nos tables ? (-Le Boréal Express, Journal d’Histoire du Canada, 1524-1760, page 152)
Alors ? De la patte d’ours ou encore de la queue de castor, ça vous dit ?
2 commentaires
Étoile
J'ai déjà mangé du castor que papa apprêtait très bien c'était délicieux. Aussi j'ai mangé du ragoût de « siffleux » que mon frère avait préparé lors d'un souper à son chalet,je pensais que c'était du porc. J'ai reçu de ma grand-mère dans l'héritage un beau livre de recette de Jehanne Benoît ,L'encyclopédie. Il y a des recettes surprenantes comme de l'écureuil.
J'ai aussi reçu un livre sur la bienscéance des années 40 très drôle de relire ça aujourd'hui. Maman m'a donné dernièrement deux gros et magnifiques livres, un sur la sexualité féminine et l'autre masculine des années 50 surprenant pour le temps. Maman et papa pensent présentement à nous partager aux trois enfants les lettres d'amour qu'elle et mon père s'écrivaient durant leurs fréquentations soit durant 3 ans et ce durant les années 52,Ils ont gardé ces lettres très précieusement pour donner à leurs enfants le temps venu. C'est très touchant de savoir tout ça et d'être encore autant en amour après toutes ces années. Je crois qu'il ne pourra avoir un plus bel héritage pour moi. Merci Marie et passe une très bonne semaine.
MARIE
Assez surprenant le genre de livre que nous pouvons redécouvrir dans ces bibliothèques d'un autre temps ! Celui dont je parle ici est le deuxième d'une série de trois et j'ai appris hier que les numéros 1 et 3 étaient dans les mains d'un oncle. Je suis impatiente d'y jeter un oeil !
Et puis, quelle belle idée que celle de tes parents de vous transmettre ces lettres d'amour échangées il y a bien longtemps ! Les moins bons souvenirs traversent souvent assez facilement le temps alors que les belles choses, nous les prenons pour acquis. C'est un bel héritage à transmettre que ces lettres d'amour je trouve ! Un véritable trésor, clairement !
Une bonne semaine à toi aussi !
Marie