Sens ?
Décidément, nous pourrions nous croire dans un spécial livre cette semaine, n’est-ce pas ?
Ainsi, vous ai-je parlé récemment des magnifiques livres de la photographe Isabelle Clément qui dans une quête photographique, était partie à la recherche de témoignages sur le thème «La vie est belle !». Je suis présentement – littéralement – plongée dans son livre précédent, qui lui, était pour sa part en quête du sens de la vie et dont le titre était justement « Le sens de la vie ?»
Je dois dire que ce livre, à ce moment-ci de ma vie, trouve ainsi une résonnance toute particulière…
Car en prenant connaissance des infos, en nous regardant tous vivre, mais aussi, en voyant la misère du monde, une question m’obsède particulièrement depuis quelques temps…
Mais quel est le sens de tout celà ?
Un passage du livre d’Isabelle Clément m’a par conséquent tout particulièrement chavirée ce matin, alors que j’étais dans le train… En voici un extrait, sous les mots du romancier Guillaume Vigneault qui y parle du sens de la vie, pour lui…
«Je préfère m’arrêter au sens d’une journée, au sens d’un éclat de rire, au sens d’un regard. Mais aussi, au sens d’une perte, d’une mauvaise chute dans l’escalier glacé, d’une engueulade. Je m’efforce de voir ces sens-là d’abord, de les enfiler un à un, patiemment, comme peut-être des coquillages qu’on enfile sur une ficelle pour se faire un collier. Mon sens de la vie à moi, c’est un peu ça : une breloque confectionnée par le hasard. Et par moi aussi, un peu, car il faut bien se pencher pour les ramasser ces trucs là qui traînent dans le sable(…) Je ne verrai jamais la breloque en entier, achevée, prête à être nouée à un poignet, à une cheville. Je vais bien l’échapper en cours de route. On l’échappe tous un jour ou l’autre. Je n’en apprécierai jamais pleinement l’harmonie échevelée ou la triste insignifiance. Ce qu’il advient de la breloque après nous, franchement, ce n’est pas de nos affaires. Peut-être qu’il n’en advient rien, que la mer ravale ses coquillages en toute indifférence. Je préfère croire que non. Parce que, pendant que certains cherchaient des trésors de flibustiers, mois j’ai trouvé des coquillages» (Extrait d’un texte de Guillaume Vigneault, «Le sens de la vie ?», Une quête photographique de Isabelle Clément, Fidès, 2006)
N’est-ce pas que ce tout petit passage porte en lui tous les sens du monde ? C’est ce qu’il m’a semblé à moi !
Surtout au moment ou alors que je me questionne depuis des mois sur le sens à donner à ma vie, une évidence semble en train de se former dans ma tête. Une évidence qui pourrait bien m’amener … à plonger enfin…
Et de décider de donner un coup de barre à mon navire…
3 commentaires
Morgane
La fabrication de colliers ? hihi..
Bijoux Poésie
Wow… J'adore ce passage ! Tu sais, la raison principale pour laquelle je ne veux jamais faire 2 bijoux identiques, c'est que je tiens à ce qu'ils soient uniques, tout comme chacun d'entre nous ! J'aime beaucoup la comparaison que fait l'auteur. La créatrice en moi mais aussi la femme en moi, en quête d'un sens à sa vie, elle aussi. La quarantaine, peut être ? Les petites perles depuis 1 an me donnent un nouveau souffle… et je suis convaincue que lorsque je me mettrai à l'oeuvre pour créer mon prochain bijou, ces petites perles auront encore plus d'importance à mes yeux ! Merci d'avoir partagé ce passage.
MARIE
C'est bien vrai qu'un moment donné, nous avons besoin de voir le sens des choses pour nous en faire mesurer la valeur ! Merci de ton passage 😉
Marie