
Si jeunesse savait et si vieillesse pouvait ou le retour vers le futur de Peter Emshwiller

Voyager dans le temps, ce n’est pas d’hier que l’humain en rêve je pense !
C’est un peu le sentiment que j’ai ressenti – à plus petite échelle bien sur ! – lorsque cet automne, en faisant du ménage, je suis tombée sur de vieux journaux intimes que la Marie-de-tout-juste-vingt-ans écrivait à la fin des années quatre vingt, début quatre vingt-dix. Un peu comme un retour dans le passé au cours duquel j’ai pu me remémorer toutes ces questions insondables que je me posais alors.
Est-ce que je vais me marier ? Avoir des enfants ? Combien ? Voyager ? Que vais-je faire de ma vie ? Avec qui ? Comment ? Ou?
Vous voyez le genre ! Toutes ces questions insondables que chacun d’entre nous pense uniques. Mais qui sont le lot de l’humain en général. Des questions sans fin qui comportent plus de points d’interrogations et de points de suspension….
Que de réponses.
L’avenir apparaissant bien souvent comme un immense trou noir dans lequel on peut bien oser regarder. Sans être convaincu toutefois du reflet qui nous en sera renvoyé.
Mais voilà que je suis tombée récemment sur cet article de Slate dans lequel on raconte qu’un homme, Peter Emshwiller, écrivain et artiste a conçu il y a une quarantaine d’années un projet un peu fou, soit de s’interviewer lui-même…dans le futur.
C’est ainsi qu’en 1997, l’homme qui était alors âgé de 18 ans s’est filmé en train de poser toutes les questions qui lui venaient à l’esprit à son moi futur. Il a à la même époque filmé les réponses qu’il imaginait que son moi-futur lui donnerait. Avec le projet bien sur de compléter son projet un jour indéfini.
Presque quarante ans plus tard, lorsqu’un problème de santé lui fait prendre conscience qu’il n’est pas éternel, l’homme qui est aujourd’hui âgé de 56 ans décide qu’il est plus que temps de terminer son projet. Et d’enfin répondre aux questions du jeune homme qu’il était en 1977.
Vous me suivez toujours?
Pour le moment, on ne trouve qu’un extrait sur internet puisqu’un film est en préparation. Mais parmi les moments touchants de cette entrevue, celui ou le jeune homme demande des nouvelles de sa famille. Et que l’homme de 56 ans lui répond simplement: « Tu devrais passer plus de temps avec ton père »…
La preuve absolue s’il en fallait une de ce proverbe qui dit « Si jeunesse savait, et si vieillesse pouvait »…
Touchant ! Et inspirant surtout !

