Sur la trace des dinosaures: la technologie et ce qu’on laisse derrière nous
C’est sans doute l’un des secrets les moins bien gardés de l’univers que je suis littéralement passionnée par les médias. Tout autant que par l’appréhension de ceux-ci comme étant un peu le reflet de la société qui les utilise.
J’ai, à ce titre, déjà raconté ici qu’adolescente, j’avais eu le choix entre un cours de dactylo et un cours d’informatique. J’avais alors pensé faire un choix imparable en favorisant le premier, sous prétexte – pleine de vision!- que l’informatique, clairement, je n’aurais jamais besoin de ça de ma vie !
À l’heure, presque quarante ans plus tard, ou je réalise que je suis presque constamment branchée, un peu comme par intraveineuse, sur toutes les technologies et autres médias sociaux qui pavent aujourd’hui nos vies, j’avoue que ce souvenir, chaque fois qu’il me revient en tête, m’amène à me garder une «petite gêne» …. Lorsque me vient l’envie, par exemple, d’imaginer de quoi auront l’air nos vies dans vingts ans!
Aussi, voilà que ce matin, je suis tombée sur un article que j’ai bien sur trouvé fascinant ! Mais surtout, qui m’a emmenée à réfléchir sur cette capacité qui est (ou n’est pas!) la nôtre de laisser quelque chose derrière nous. Car alors que nos parents et nos grands-parents nous ont laissé des tas de photos, témoins de leur quotidien, aujourd’hui, nos souvenirs photos sont bien souvent démultipliés à l’infini. Mais surtout cachés à l’intérieur de nos appareils numériques dont nous même finissons par oublier le contenu tant celui-ci est devenu dématérialisé…
Dans l’article dont je parlais plus haut et qui a été mis en ligne sur le site de Rue89, on parle ainsi de cette nouvelle tendance de certains parents qui ont décidé de créer une adresse courriel pour leur bébé. Non pas pour inciter leur enfant à utiliser les services de messageries de façon prématurée. Mais plutôt, pour permettre à la famille, les grands-parents qui vivent loin par exemple, de lui écrire dans le but d’ainsi laisser des souvenirs (messages, photos, vidéos, etc) que l’enfant pourra éventuellement découvrir plus tard, lorsqu’il sera plus vieux. Un peu «comme on plante un arbre à la naissance», avec l’espoir qu’il grandira.
Si, en découvrant l’article, j’ai d’abord été un peu catastrophée de voir que certains parents semblaient si empressés de favoriser l’accès à la technologie pour leurs enfants (alors que nous, nous voudrions pouvoir en décrocher parfois!), j’ai compris qu’il s’agissait en fait beaucoup plus de la recherche d’un moyen de transmettre quelque chose à leur enfant. Des souvenirs immatériels ainsi «préservés», comme ils l’espèrent.
Rien de moins qu’une version 3.0 de ce qui est devenu la «vintage» bouteille à la mer de jadis !
Toutefois, je n’ai pu m’empêcher de me rappeler ce souvenir raconté plus haut, un souvenir un peu honteux je l’avoue, de ces cours d’informatique qui m’avaient semblé si inutiles lorsque j’avais quinze ans….
Car, comment nous communiqueront dans vingts ou trente ans, je me garderai bien de le prédire aujourd’hui (bien que Rue89 se soit justement posé la question, comme dans un phénomène de synchronicité!) ! Mais clairement, la question se pose je pense du comment nous pourrons bien laisser pour les générations à venir ces traces qui leur permettront d’appréhender qui nous aurons été.
Un peu comme les dinosaures.
Mais sans le trace de leurs pas, les nôtres ayant peut être été effacée depuis longtemps…
Comme on appuie sur le «Deleate» d’uun clavier.