famille,  Filiation

Table de multiplication

Photo: IStock
Je me suis bien souvent demandée la raison pour laquelle j’avais choisi mon conjoint. Ne dit-on pas en effet que l’on choisi inconsciemment celui qui nous fera revivre notre histoire ? Comme pour nous obliger à régler nos failles irrésolues ? Ou bien parce qu’on parvient mieux à gérer ce qu’on connaît bien ? 
Je n’en sais rien. Mais dans ma famille du moins, j’ai pu observer que c’était ainsi que les choses se passaient bien souvent… Dans cette répétition sans failles d’une pièce déjà mille fois jouée.
Ainsi, avec une histoire telle que la mienne, n’eut-il pas été normal que je choisisse quelqu’un ayant un passé en dents de scie ? Histoire de me sentir en pays de connaissance ?
Peut-être.
C’est pourquoi parfois, je regarde le destin de mes cousins et cousines du côté paternel et j’ai ainsi l’impression d’être aux prises avec ce que l’on appelle le syndrome du survivant… Me demandant constamment « pourquoi ais-je une vie à peu près normale, et pas elles ? » Quel a été ce petit détail, cette différence qui m’ait permis à moi de prendre une route différente ? Un peu comme dans une recette de gâteau dans laquelle on aurait mis la même chose que les cent fois précédentes, et qu’on se retrouvait cette fois ci avec un résultat différent…
Néanmoins, je me suis souvent demandée comment j’avais pu faire pour trouver quelqu’un qui ait une histoire aussi diamétralement opposée à la mienne. Au point ou en le taquinant, il me soit arrivé de lui dire qu’il me tapait parfois royalement sur les nerfs avec sa famille trop normale… Issue de la mer acadienne et d’un ciel trop bleu. Une famille pour laquelle, si on remontait assez loin le fleuve de ses origines, on trouverait assurément un moment donné les traces de la déportations acadienne… Alors que de mon côté, on trouve plutôt les traces jamais effacées du froid et des épinettes… D’un ciel gris et des nuits toujours trop longues. Des hivers sans fin et des étés qu’un clignement des yeux nous ferait rater…
Sa famille, une entité si normale en fait qu’elle ne puisse faire autrement que de mettre ainsi en relief les défauts de la mienne…
Puis, une seule explication qui m’apparaisse plausible. Et si je m’étais dit qu’en additionnant ma vie à la sienne, puis qu’en divisant le tout en deux, de façon à obtenir une moyenne…mon histoire devenait moins lourde ? 
Plus acceptable ?

2 commentaires

  • Anonymous

    Ne dit-on pas que les « contraires » s'attirent ?

    C'est souvent le cas chez les couples. Combien de fois n'ai-je pas entendu … »Comment peuvent-ils être ensemble, ils sont tellement différents dans tout… ?

    Mais ne dit-on pas, également, que l'ennui naquit de l'uniformité. Alors, vive les différences.

    L'important, n'est-ce pas d'être heureuse et tu sembles l'être en parlant de ton conjoint.

    Vous avez tous les deux des histoires différentes et que de belles soirées vous devez passer en vous racontant votre Histoire familiale !

    Bonne journée,

    Marjo

  • MARIE

    En effet, les contraires s'attirent à ce qu'il semble 🙂 Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il lui en faudra du temps avant qu'il ne puisse avoir cette impression d'avoir fait le tour du jardin 🙂 Tant mieux 😉

    Marie

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