Traité culinaire à l’usage des femmes tristes, de l’auteur Colombien Héctor Abad Faicolince
Extrait: « Jamais avant le troisième anniversaire de son enterrement, tu ne tenteras d’imiter les recettes de ta belle-mère. Si elle était encore en vie, ce serait une grave erreur, car ton mari dirait non, ce n’est pas pareil, il y a trop ou pas assez de sel, ce n’est pas bien assaisonné, la texture n’est pas la bonne ou la couleur est différente. De plus, sa mère, si elle était encore vivante, se sentirait vraiment évincée. Mais quand la belle-mère décédera et son souvenir aussi; quand les mois auront passé et que beaucoup auront oublié d’aller fleurir sa tombe, tu causeras une surprise agréable en ressuscitant ses saveurs. La recette sera la même, ni fade ni trop salée, bien assaisonnée, la texture à point, la couleur identique. Et au lieu de l’évincer, tu auras ravivé le meilleur d’elle. » (page 33)
J’en parlais tout juste ici