Une carte postale comme une bouteille à la mer
S’il est un plaisir un peu démodé que j’ai redécouvert avec bonheur ces dernières années, c’est bien celui des cartes postales. Ces petits bouts de carton lancés à la poste, un peu comme une bouteille à la mer. Avec pour seul message à transmettre à son éventuel destinataire, ce qui ne sont souvent tout juste que quelques mots de la plus grande des banalités.
Tellement banales les cartes postales qu’on peut avoir l’impression parfois qu’elles ont complètement disparues des radars, en même temps que les téléphones à roulettes… Jusqu’à ce qu’on tombe, un beau matin, sur un site qui propose rien de moins que d’en échanger avec des gens de partout dans le monde, un plaisir auquel j’ai moi-même succombé il y a presque quatre ans…
J’en avais d’ailleurs parlé ici en 2014. Mais aussi dans ce billet de 2016. Et j’ai nommé, le Postcrossing.
C’est ainsi que j’ai dû recevoir au fil des dernières années quelques choses comme sept ou huit cent cartes postales de partout dans le monde. Des cartes postales que j’ai moi aussi envoyé en aussi grand nombre à de purs inconnus de Chine, d’Australie, de Russie, de France et d’ailleurs. Et, chaque fois que je me dis qu’il faudrait bien que je mette la pédale douce, histoire de consacrer mon budget à de vrais voyages. Je fini néanmoins toujours par succomber à cette envie d’envoyer quelques cartes. Le plaisir d’en recevoir en retour devenant rapidement l’équivalent d’une drogue douce.
Bref, comment ça fonctionne ?
Si l’idée vous appelle, il suffit de vous créer un profil sur le site de Postcrossing. Ensuite, une fois le tout complété, il suffit de cliquer pour recevoir du système vos premières adresses ou envoyer vos premières cartes postales. Ces adresses sont accompagnées d’un identifiant unique qu’il est impératif de noter sur la carte postale afin que le destinataire puisse enregistrer la réception de votre carte. Une fois la carte reçue, c’est votre nom qui est soumis à quelqu’un, quelque part dans le monde.
L’un des grands plaisir c’est de consulter le profil de la personne qui nous a été attribuée et de tenter de trouver une carte spécialement en fonction de ses goûts et préférence. Et puis, je ne vous dis pas le bonheur de recevoir une carte d’un inconnu qui a pris le temps de choisir spécifiquement pour vous !
Et, ce qui est vraiment super avec l’échange de cartes postales c’est d’abord que c’est possible de créer un profil pour la famille et d’ainsi partager le plaisir de voir ce qu’on recevra par la poste ! Mais aussi, qu’en s’inscrivant sur les pages Facebook de membres québécois et francophones comme je l’ai fait, on finit par créer des liens plus suivis avec d’autres amateurs avec qui il est possible d’échanger. La vérité étant que depuis deux ans, je me suis mise à faire des échanges (de cartes, de sachets de thés, de petits cadeaux) avec Marcela, une «postacro» Tchèque qui est depuis devenue une amie. Comme quoi, ce n’est pas toujours «juste une banale carte postale»…
De quoi surtout nous faire oublier la montagne de factures qui trop souvent, constitue les seules et uniques visites à notre boîte aux lettres !
*****
Si j’en parle de nouveau aujourd’hui, par envie de partager la «bonne nouvelle», c’est que ce matin, j’ai été littéralement charmée en tombant sur cet article du Devoir qui raconte qu’un groupe de jeunes, amateurs de cartes postales eux aussi, ont eu cette idée super inspirante d’un projet des plus particuliers…
Celui, pour souligner le 400e de la ville de Montréal en 2042, de sillonner la ville à la rencontre de gens de tous les âges et de toutes les couches sociales. Le but? Leur demander de se projeter dans l’avenir et d’écrire une carte postale devant être postée et livrée…en 2042 justement. Quelques 9000 cartes postales ayant été ainsi écrites pour la postérité.
«Alors que les jeunes de Comptoir public avaient au départ surtout en tête d’amorcer une réflexion sur des thèmes sociaux, ils se sont rendu compte que le projet a rapidement débordé sur le territoire de l’intime. Certaines personnes ont confié à la carte postale de grands secrets : un père raconte à sa fille qu’il croit avoir échoué auprès d’elle et qu’il espère qu’elle lui pardonnera. Une personne raconte que sa famille vit dans sa maison depuis cinq générations et qu’il y a des choses cachées dans les planchers…» (Le Devoir)
Non, mais avouez ! Quel beau projet, n’est-ce pas ? J’imagine la personne habitant dans vingt-cinq ans là ou j’habite aujourd’hui recevoir une carte postale écrite par moi il y aura alors longtemps.
Mais j’imagine surtout qu’il faudra se donner rendez-vous dans vingt-cinq ans pour voir la suite !
Alors ? Et vous?
Vous écririez quoi et à qui sur une telle carte postale?