Une nouvelle année, un peu comme une page de nouveau blanche
Une autre année qui en est à son dernier soupir. Et cette autre, 2018, qui n’attend que de naître.
D’une certaine façon, j’ai toujours trouvé un peu étrange cette habitude que nous avons, nous humains, de voir dans ce passage d’une année à l’autre une possibilité, d’une certaine façon, de repartir à neuf. Comme si d’un coup de gomme à effacer, en l’espace d’une nuit, il était possible de tout recommencer à zéro. De recouvrir de nouveau de blanc tout ce qui nous plait moins. Comme le sombre dessin (dessein?) d’une peinture qui ne serait pas parvenu à nous parler. Et qu’on aura préféré reblanchir.
Un peu comme feignant de ne pas savoir que sous le blanc, les couches antérieures demeurent…
Alors bien sur, je sais bien que ce qui est dans le rétroviseur ne cesse pas d’exister simplement parce que je choisi de regarder en avant. Mais, comme cédant à une inexplicable pensée magique capable de tout, je veux croire que cette nouvelle année, pour vous comme pour moi, sera le symbole de tous les possibles. D’une peinture qui trouvera enfin son sens. Et cela, malgré ou à cause justement, de ces couches successives.
Peu importe qu’à un moment ou à un autre, celles-ci aient pu sembler être des erreurs de parcours.
Alors, je ne sais pas ce que vous souhaitez. Mais qui que vous soyez, vous là qui êtes à me lire, je vous souhaite que ce soit là cette couche qui vous manquait jusque là.
Et, que ne se termine pas cette année 2017 sous le flot de mes mots sans vous avoir dit merci…. d’avoir été là !
« Pour ma part j’ai renoncé à croire que les années soient nouvelles et puissent apporter un bonheur qui est désormais derrière moi. Mais cela ne me fait pas désirer moins vivement que soient heureux ceux que j’aime. Et puis ces dates-là sont l’occasion de redire la gratitude qu’on a. » (Marcel Proust, Lettre à Lionel Hauser, 31 décembre 1917)