Vingt mille lieux sous la terre
En ce mardi matin, j’ose cette chronique assurément un peu «space» 😉
Avez-vous déjà lue l’ «Allégorie de la caverne» de Platon?
Non !!!! Ne partez pas!
Je sais, les livres de philo, ça peut parfois sembler bien rébarbatif ! Sauf qu’il y a, je pense, deux ou trois choses intéressantes là dedans ! Comme quoi, Platon avait peut-être vu passer le train bien avant nous !
Si vous ne l’avez pas lu ou bien que vous aviez oublié, je vous résume en gros ce que ça dit ! Imaginez des hommes enfermés et enchaînés dans une caverne profonde dans laquelle la lumière n’entre que de façon indirecte et ce, de façon à peine visible… Pour faire actuel, pensons aux mineurs chiliens prisonniers de leur mine et dont tout le monde a entendu parler aux infos l’an passé ! Eux bien sur, on eu un «avant» l’enfermement (et un «après», heureusement !) Mais imaginez que ce n’ait pas été le cas. Et que ces hommes aient passé dans cette caverne toute leur vie… On peut raisonnablement penser que cette caverne, ce serait leur réalité. Et le soleil, ils ne peuvent même pas l’imaginer, même dans leurs rêves les plus fous ! Du soleil, tout ce qu’ils en savent en fait, c’est leur ombre à eux, projetée sur les murs dans ces moments ou l’astre du jour est éveillé ou encore, causée par le feu qui brule derrière eux, la nuit venue… Et des sons, tout ce qu’ils en connaissent, c’est l’écho de leurs voies qui se répercute contre la pierre…
Imaginez maintenant qu’un « fou » arrive et leur dise que dehors, il y a un monde. Que le soleil y brille. Que l’espace y est sans fin et quelques autres idioties du genre…
Difficile d’en douter ! Il passera pour un fou !
Et si d’aventure notre « fou » capturait l’un de ces hommes et l’entraînait de force au dehors de la caverne, on peut raisonnablement imaginer que cet homme, serait d’abord ébloui par la lumière qu’il ne connaît pas et pour laquelle il n’a pas été habitué. Il pourra trouver cela même difficile et inconfortable. Il s’objectera et résistera peut-être face à l’inconfort vécu… Et ne parviendra probablement pas à voir ce que le « fou » voulait lui montrer.
Qu’est-ce qu’un fou peut bien savoir du monde de toutes façons ?
Ne voudra-t-il pas revenir à sa situation antérieure ? Bien sur que oui ! Alors que s’il persistait à tenter d’aller au-delà de l’inconfort premier, il pourrait découvrir rien de moins qu’une autre vision du monde ! Et sa vision première s’en trouverait ainsi transformée à jamais ! Suite à quoi, il ne pourrait jamais plus envisager de retourner en arrière…
Et si à tout hasard l’envie lui prenait d’aller annoncer cette découverte à ses amis, c’est sans doute lui qui passerait dès lors…pour un fou !
Bien sur, j’ai pris quelques libertés dans mon scénario (j’espère que Platon ne m’en voudra pas !) mais n’est-ce pas qu’on se comporte parfois ainsi dans nos vies ? Nous obstinant à demeurer là ou nous sommes parce qu’en fait, même obligés de vivre dans le noir, ou encore, même limités dans nos mouvements, on sait gérer la situation… Alors que de prendre le risque d’aller voir ailleurs si nous y sommes, ça pourrait être dangereux.
Ou inconfortable.
Ou décevant, qui sait ?
Avouez qu’il y a de quoi réfléchir 😉