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Vu: Yayoi Kusama au AGO de Toronto

Quel merveilleux moment j’ai passé vendredi dernier lorsque, profitant d’un weekend de trois jours à Toronto, j’ai pu visiter l’exposition de la japonnaise Yayoi Kusama!

Il faut dire que la dame est un véritable phénomène du monde de l’Art alors qu’à 88 ans, elle est littéralement la femme artiste la mieux cotée au monde. À preuve, les billets de ses expositions qui partout ou elle passe, à l’image des tournées de stars de la musique, s’envolent comme des petits pains chauds dès leur mise en marché sur internet. Et dans les faits, c’est littéralement à guichet fermé que se déroule depuis le 3 mars dernier à Toronto cette exposition dédiée à l’artiste.

Alors inutile de préciser j’imagine qu’avec les trois billets que j’ai pu avoir en main, je me suis sentie littéralement comme si j’avais gagné le gros lot à la loterie ! Et ce n’est pas la tempête hivernale que j’ai du traverser (quelques 1400 sorties de route causées par le verglas qui est tombé, un peu comme une arme de destruction massive, sur la région de Toronto au cours de ces trois jours!), ou encore les deux nuits presque sans sommeil, passées dans un hôtel à la limite de l’acceptable, qui allaient refroidir mon ardeur! Ça je peux vous le garantir !

Alors ? À quoi ça ressemble une expo de Kusama ?

Un billet comportant une heure précise pour la visite. Et sur place, six cabines qui ne laissent entrer que trois personnes à la fois aux portes desquelles un gardien, carrément muni d’un chronomètre, vous laisse entrer, un trio à la fois, pour vingt à vingt-cinq secondes de gloire (et oui vous avez bien lu! On parle de secondes!!).

Mais là, je vous le dis, quelles secondes !

Car dans chacune des cabines, c’est littéralement un monde constitué de lumières et de miroirs qui s’offre à nous, nous ramenant quelques brefs instants dans le monde un peu magique de l’enfance.  Chaque fois que je suis ressortie d’une cabine, ce sont effectivement mes yeux à moi, comme ceux de chaque visiteur d’ailleurs, qui étaient tout illuminés…

Et dans l’ensemble, il faut dire que de l’exposition et de l’artiste elle-même, je ne saurais dire laquelle est la plus étonnante. La vérité étant que Kusama a – c’est le moins qu’on puisse dire! – un parcours des plus étonnants. Car, exilée aux États-Unis de 1958 à 1973 ou elle a travaillé notamment avec nuls autres qu’Andy Warhol et Georgia O’Keefe (à qui elle avait naïvement écrit une lettre un jour pour lui dire toute son admiration!), elle est ensuite retournée au Japon où elle vit depuis…dans un asile psychiatrique de Tokyo. Cela, à proximité de son atelier ou elle créée de façon frénétique une oeuvre axée sur une répétition sans fin de petits pois.

Dans une entrevue donnée au Guardian il y a quelques années, Kusama avait confié que sa plus grande peur était la solitude et la mort. Dès lors, on comprend un peu mieux cette obsession pour les petits pois à travers cette phrase qu’elle a écrite lorsqu’en 1960, elle lança son «Manifeste de l’oblitération»:

– «Ma vie est un pois perdu parmi des milliers d’autres…»

Est-ce que j’ai aimé cette exposition ?

À un point tel que ce simple billet ne saurait l’exprimer ! Et je l’avoue, la vérité c’est que je remettrais ça n’importe quand !

Et vous ? Vous avez la chance d’avoir des billets ? Vous l’avez déjà vue ailleurs dans le monde ? J’aimerais bien savoir ce que vous en avez pensé !

L’exposition se déroule actuellement à Toronto au Art Gallery of Ontario (AGO) jusqu’au 27 mai prochain. Après quoi, elle se transportera au Claveland Museum of Art pour l’été, soit du 7 juillet au 30 septembre. Puis enfin, au High Museum of Art d’Atlanta du 18 novembre au 17 février 2019. Avis aux intéressés !

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