Yayoi Kusama au Art Gallery of Ontario (AGO)
Yayoi Kusama, vous connaissez ?
Histoire de me remettre dans le bain et de recommencer à écrire, j’ai imaginé profiter cette semaine suivant la Journée de la Femme qui avait lieu hier, comme tous les #8mars d’ailleurs, pour partager ici des coups de cœur personnels d’artistes au féminin. Sachant à quel point les femmes artistes doivent en ramer un coup pour se faire une place dans le monde de l’art, je me suis dit que c’était là une belle occasion de se rappeler à quel point les femmes méritent largement leur place dans ce domaine comme dans bien d’autres d’ailleurs.
Bref ! J’ai eu envie de commencer ce panorama avec une artiste japonaise dont j’ignorais l’existence il y a tout juste quelques mois à peine et pour la folie de qui j’ai néanmoins craqué. Au point de faire la «file virtuelle» pendant des heures (si au moins j’exagérais!) pour avoir l’immense bonheur de mettre la main sur des billets me permettant de voir ses œuvres exposées. Non pas à l’autre bout du monde, comme c’est souvent le cas pour les artistes de grande envergure ! Mais plutôt à quelques heures de voiture de Montréal alors qu’une exposition lui est actuellement consacrée au Art Gallery of Ontario de Toronto (AGO).
Mais qui est au juste cette femme de 89 ans qui fait ainsi courir les foules ?
Pour avoir une idée de la «bête», il faut voir sur Google ce panorama plutôt éclaté, convenons-en, de ses œuvres tout ce qu’il y a de plus délirantes.
Il faut savoir d’abord que Kusama est née en mars 1929 à Matsumoto dans la préfecture de Nagano au Japon. Et, chose étonnante, l’artiste raconte que son amour pour le dessin et la peinture à débuté très tôt dans sa vie, autour de ses dix ans, grâce à des hallucinations…
Bien qu’elle expose pour la première fois alors qu’elle n’a que seize grâce à un concours qu’elle remporte, ses parents s’opposent à son penchant pour l’art à une époque où il était rare de voir une femme poursuivre une carrière artistique au Japon comme ailleurs dans le monde. Mais au delà de l’opposition à sa famille, c’est également d’une famille toxique qu’elle devra se défendre, notamment sa mère qui, comme Kusama le raconte dans sa biographie, se vengeait sur elle de l’attitude volage de son mari.
Bref!
Dans un seul billet, je ne pourrais jamais ne serait-ce qu’imaginer tracer le portrait complet de son parcours particulièrement impressionnant. Mais peut-être suffit-il de savoir qu’en 1957, grâce au soutient de Georgia O’Keeffe, Kusama quitte le Japon pour se rendre à Seattle aux États-Unis, avant de s’installer à New-York ou elle travaillera notamment avec nul autre qu’Andy Warhol. Elle ne rentrera au Japon qu’en 1973 ou, depuis 1977, elle vit dans un hôpital psychiatrique dans lequel elle dispose d’un atelier en plus de sa chambre personnelle.
Mais en quoi ça consiste au juste une oeuvre de Kusama ?
Principalement des installations composées de miroirs, ballons rouges, jouets dans lesquels elle se mettait elle-même en scène. Plus récemment, ses œuvres se sont un peu transformées pour devenir des peintures naïves sur carton au coeur desquelles les pois occupent une place de choix. L’artiste les reproduisant à l’infini.
Ces dernières années, les rétrospectives lui étant consacrées se sont multipliées. Le Centre Pompidou à Paris en 2011. La Tate Modern à Londres puis le Whitney Museum of American Art en 2012.
Son exposition «Infinity Mirrors» est actuellement en cours à Toronto, et cela jusqu’au 27 mai. Avec ce seul arrêt en Amérique du Nord, on comprend rapidement à quel point c’est là une chance tout à fait unique d’entrer dans son univers, ne serait-ce qu’un bref instant. Pour ma part, j’y serai le 13 avril prochain! Et je l’avoue, je me sens, avec mes deux billets, comme si j’avais gagné le gros lot ! Parce que la vérité c’est que cette exposition se tiendra vraisemblablement à guichets fermés, tous les billets ayant trouvés preneurs dans une folie que je n’avais personnellement jamais vue de ma vie!
Vous l’aurez donc deviné. Les chances sont bonnes pour que je vous en reparle prochainement!