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Guerre de tranchée

Je l’avoue, le sujet me perturbe !

J’ai eu envie d’en parler la semaine dernière. Puis en début de semaine. J’ai même mis des articles de côté dans le but d’y revenir ici. Je me suis par ailleurs envoyé des liens afin de ne pas oublier d’écrire sur le sujet…

Mais la vie étant ce qu’elle est, nous laissant parfois dans le cirage du quotidien, ce n’est qu’hier soir – alors que je revenais tout justement d’un «souper de filles» avec mon amie Karla au cours duquel le sujet est aussi revenu sur la table – et que je suis tombée sur ce billet du blogue de Boa Bleu, que je me suis dit que décidément, il fallait que j’y revienne …

Faute d’en revenir !

Probablement avez-vous entendu parler vous aussi de cette folie d’un député conservateur ontarien, le ministre Woodworth, qui dans un excès de «lucidité» s’est dit qu’il pourrait être bien de ré-ouvrir l’éternel débat sur l’avortement… Demandant qu’un comité spécial parlementaire soit crée afin d’examiner la question de savoir à quel moment un foetus pourrait être considéré comme un être humain… Le but étant bien sur de savoir à quel moment une femme pourrait être vue comme la meurtrière d’un «être humain» en décidant de se faire avorter !

Personnellement, je me suis faite avorter alors que j’avais 20 ans. Et je ne l’ai jamais regretté. Mais qu’on ne s’y trompe pas ! J’adore mon fils et j’ai toujours su que je voulais des enfants. Et bien que ce ne soit pas un sujet de fierté, j’ai eu cet avortement dans un contexte qui était le miens à l’époque. J’ai voulu choisir le père. Le moment. Les circonstances. Et parmi tous ces doutes que la vie nous laisse, je voulais par dessus tout avoir au moins une certitude: celle que le père serait là pour notre enfant, quoi qu’il advienne.

Et cela ! Ça n’a jamais été négociable ! Car quoi qu’en pense ce cher ministre Woodworth, mon ventre ne sera jamais un enjeu politique !

Une manif là-dessus ? Karla et moi seront là pour brûler sur la place publique nos brassières ! En 2012, comme nos mères dans les années soixante-dix !

Grrrr !


On en parle iciici. Puis encore Ici. Quant au billet fort pertinent du chroniqueur Jean-François Lisée, on le trouve ici.

6 commentaires

  • Étoile

    J'ai aussi été très surprise que ce sujet revienne encore dans l'actualité.Je n'ai jamais subi d'avortement. Par contre j'ai une amie qui a fait ce choix difficile et qui dit elle aussi n'avoir pas regretté,par contre elle n'a jamais eu d'enfants par la suite étant demeuré célibataire. J'ai une nièce de 22 ans par contre qui vient de subir un deuxième avortement et qui est très perturbée par les conséquences.Elle vit une grave dépression suite à ça.Elle a besoin d'être entourée et mieux renseignée je crois.En lisant ton billet,il y a un endroit où j'ai « accroché » et qui me met mal à l'aise.Ceci sans vouloir te juger bien sur.Tu as écris: »je voulais par dessus tout avoir au moins une certitude:celle que le père serait là quoi qu'il advienne ». Chère Marie, J'ai eu aussi cette certitude, quand je me suis mariée.J'avais bien mûri le choix de l'homme de ma vie pour être le père de mes enfants et que ça durerait toujours. J'Étais sur et lui aussi que nous finirions nos jours ensemble quoi qu'il arrive. mMis voila qu'après douze années ensemble,il a rencontré une autre personne et a décidé de partir avec elle.Crois moi,que suite à ça j'ai vécu la plus grande désilusions de ma vie.Nous avions parlé d'avoir trois enfants ensemble.Je n'ai pas refait ma vie et j'ai décidé d'élever mon fils seule.J'ai vécu le deuil d'un couple mais aussi le deuil d'une famille unie avec trois enfants. Il y a des contes de fées qui se terminent mal aussi. Loin de moi l'idée de juger qui que ce soit mais il y a des femmes qui doivent faire des choix difficiles dans leur vie.( et des hommes) Même en 2012 il n'y a rien de coulé dans le béton. Le corps de la femme lui appartient et elle doit rester libre de ses choix même si ce n'est pas facile parfois. Bonne journée chère Marie tes billets me font réfléchir et j'apprécie.

  • MARIE

    Bonjour chère Étoile ! Rassures toi ! Je ne me sens pas jugée du tout et je comprends tout à fait que tu aies « accroché » sur cette partie de mon billet, étant donné ton parcours. En fait, plus justement, j'aurais du plutôt écrire qu'au moment ou j'ai décidé d'avoir des enfants avec mon mari, j'étais « rassurée » qu'advenant un divorce, une séparation ou quoi que ce soit d'autres, il serait là pour notre fils. Ils ont une relation vraiment très proche, il s'en occupe beaucoup, parfois plus que moi. Il faut dire que nous en avons beaucoup parlé aussi avant d'avoir des enfants. Peut-être plus que la moyenne des gens, étant donné mon parcours de vie dans lequel j'ai vécue, jeune, avec les affres du divorce, du devoir pour ma mère (et donc nous !) de se cacher face à mon père qui était violent et qui faisait beaucoup de problèmes… Bien sur, nous ne sommes jamais sur de rien mais sincèrement, je n'ai pas cette crainte face à mon mari… Peut-être suis-je tout simplement naïve mais en même temps, je me dis que je ne me serais jamais engagée sans avoir au moins eu le « sentiment » d'être rassurée sur ce point. Pour le reste, seul l'avenir me donnera tort ou raison ! Mais en ce qui concerne l'avortement, clairement c'est un choix qui n'est jamais sans conséquence ! Et je ne dirai jamais que c'est la solution à tout ! Juste qu'il faut que ce soit le choix de la personne concernée, et seulement d'elle.

    Bonne journée à toi 😉

    Marie

  • Anonymous

    La sortie de ce député ontarien nous démontre – encore une fois – la différence d'opinion sur le sujet de l'avortement et de la « solitude » des deux peuples fondateurs de ce pays, le Canada.

    Je crois que nous, Québecois, sommes beaucoup plus ouverts sur l'avortement. Il ne faut pas le prendre à la légère, ce choix, mais avant tout, le corps de la femme lui appartient. Dans la majorité des cas, ce n'est pas un choix fait à la légère : il est réfléchi et analysé. Lorsque la femme choisi de mettre un terme à sa grossesse, elle y a mûrement pensé.

    Bonne fin de semaine Marie,

    Marjo

  • MARIE

    Comme toi, je ne pense pas que ce choix soit fait à la légère pour qui que ce soit ! Et c'est triste je trouve de voir que toujours, on tente de culpabiliser les femmes là dessus ! Il me semble qu'il y aurait des problèmes beaucoup plus urgents et graves à régler non ?

    Bon dimanche Marjo !

    Marie

  • Carina

    J'ai une opinion similaire. Je me suis fait avortée alors que ma vie chavirait, mon couple battait de l'aile et ma famille s'effondrait. Mon chum alcoolo à l'époque, le père de mes deux enfants, n'en voulait pas un troisième alors que j’enterrais ma mère et que je vivais un profond désespoir. J’avais un choix à faire: avoir cet enfant et me retrouver à les éduquer seule ou tenter le tout pour le tout et sauver ma famille. J'ai choisi ma famille. Aujourd'hui mon chum a cessé de consommer et notre famille est toujours unie dans l'amour.

    Certes, il n'y a pas de bonne ou de mauvaise décision, il y a seulement le choix qui nous convient d'accepter en toute légitimité et liberté, le coeur le plus léger possible car chaque histoire est unique.

  • MARIE

    Mon Dieu ! Quelle histoire ! Il y a de ces moments de vie ou nous avons parfois l'impression d'être en plein chaos, c'est le moins que l'on puisse dire ! Des moments ou on se sent vraiment seul au monde ! Je suis heureuse que pour toi, le tout se soit bien terminé au bout du compte. Et j'imagine que même si cette période vous a sans doute poussé dans vos derniers retranchements, ton chum et toi, cela vous a sans doute rapproché et soudés en encore plus. Quant on passe à travers des moments difficiles à deux, soit ça casse, soit ça nous soude ! Mais en ce qui concerne l'avortement, je pense qu'il est absolument nécessaire de permettre à chacune de faire ses propres choix! Des choix qu'on ne fait effectivement jamais à la légère je pense et qui s'accompagnent de tellement de doutes !

    Merci d'en avoir parlé ici. Je suis fermement convaincue que de lire de tels témoignages ça aide à se sentir moins seules lorsqu'on se retrouve confrontées à ce genre d'expérience. Trop souvent, on ne peut même pas partager cela avec notre entourage…

    Marie

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